A l'occasion du 3ème anniversaire du bus de l'espoir, une conférence de presse a été tenue, hier, jeudi 11 mai 2017 au siège des laboratoires BAYER à Tunis. En effet, ces laboratoires allemands avaient offert au pays un bus très bien équipé en matériels sanitaires. Ce bus se rend partout et notamment dans les régions défavorisées, afin de rapprocher les services médicaux aux citoyens et surtout aux femmes illettrées et marginalisées qui n'ont pas accès aux hôpitaux et aux services de soin. Ce bus effectue à peu près 70 interventions par année à raison de deux fois par semaines. A sa troisième année, il compte plus que 200 interventions, ce qui est en soi une réussite. Dr. Karim Ben Ayoub, directeur général des laboratoires BAYER Tunisie a exprimé sa gratitude pour cette initiative unique en son genre et a félicité cette collaboration d'un établissement privé avec un établissement étatique qui est le ministère de la Santé sans oublier les autres organismes participants comme la Société tunisienne de gynécologie obstétrique (STGO), l'Office national de planning familial (ONFP), l'Association tunisienne d'hématologie (ATH), l'Association tunisienne de lutte contre le cancer (ATCC) et la Direction des soins de santé de base (DSSB). Le concept de ce bus consiste en une sorte de caravane de santé richement équipée avec une salle d'attente climatisée, une salle de consultation contenant en plus du bureau et de la table d'examen (standard et gynécologique), un mini laboratoire avec une centrifugeuse, un automate pour les examens hématologiques de routine, un réfrigérateur à -40°C, un ECG, un échographe mobile.....Fabriqué en France selon les normes de sécurité européennes, ce bus de l'espoir est conçu pour avoir une autonomie en énergie (électricité) d'une journée entière, ce qui le rend idéal pour les actions dans les régions rurales. Il a une superficie de 18m2 et a nécessité plus de 6 mois de fabrication. Afin d'optimiser son rendement, une cartographie des zones prioritaires telles que le Nord ouest et le Centre ouest a été établie (plus de 17 régions répertoriées) et un plan de tournée pour la première année d'utilisation a été établi en collaboration avec la DSSB, l'ONPF et les sociétés savantes impliquées. Les actions planifiées visent à répondre aux besoins et aux caractéristiques de chaque région, allant des campagnes de sensibilisation aux pathologies courantes ou chroniques telles que le diabète, l'hypertension, les maladies sexuellement transmissibles ...., aux campagnes de dépistage (cancer du sein, les pathologies de la coagulation « l'hémophilie »...), voire des consultations par des médecins spécialistes. Bayer a donc mis ce bus médicalisé avec son chauffeur et tout le support logistique à la disposition du ministère de la Santé à travers ses représentants pour une durée de 5 ans au-delà de laquelle il sera remis à titre gracieux au ministère. Cette initiative est une première en Tunisie, une des solutions efficaces pour apporter les services médicaux aux citoyens des régions défavorisées et consolider leur droit à la santé et à la dignité. Plusieurs médecins qui représentent les différents partenaires sont intervenu pour expliquer chacun de son côté et selon sa spécialité les points touchés. De sa part, Dr Bechir Zouaoui, gynécologue de la société tunisienne de gynécologie obstétrique nous a expliqué les interventions qu'ils font pour le dépistage du cancer du sein et du col de l'utérus. Sans parler de la sensibilisation et de l'apprentissage de la palpation manuelle pour les femmes, ce qui peut sauver la vie de plusieurs d'entre elles grâce à une prise en charge précoce. On trouve aussi des consultations de sevrage tabagique, d'autres ophtalmologiques, en plus de l'éducation et la sensibilisation sur les facteurs de risque des maladies non transmissibles ( hypertension artérielle HTA, Diabète...) qui sont essentiellement la sédentarité, le tabagisme, le stress et l'alimentation non équilibrée, nous a précisé Dr Soumaya Mansouri Hichri, responsable du programme national du lutte contre le cancer et représentante de la direction des soins de santé de base au ministère de la Santé et coordinatrice dans le bus. Quant à Dr Fayka Ben Mami Ben Miled, chef service de nutrition, diabétologie et maladies métabolique a insisté sur le dépistage du diabète, maladie du siècle, qui touche près de 9, 23% de la population tunisienne et ce en raison du mode de vie sédentaire et d'une alimentation de plus en plus riche en sucrerie. En Tunisie, un diabétique sur deux est méconnu, ajoute notre interlocutrice. Cette maladie silencieuse nécessite une prise en charge précoce pour éviter les complications qui pourraient être très graves notamment au niveau des yeux et des reins. Une expérience inédite fort intéressante et plus que bénéfique que d'autres laboratoires pourraient bien imiter.