L'expression céramique est vaste et ce festival s'attache à mettre en lumière cette diversité d'influences et l'éclectisme de ces formes, à mi-chemin entre histoire populaire et exigence contemporaine. Depuis quelques années déjà, l'intérêt du public pour la céramique est en train d'évoluer ... Longtemps perçue comme un art mineur et dotée d'une image un peu désuète, les clichés sur la céramique sont en train de voler en éclats. La relève est bien présente et n'hésite pas à sortir des « sentiers battus » pour proposer des travaux très innovants. On parle aujourd'hui d'arts plastiques, de création, de design et aussi d'artisanat d'art, de poterie et de tradition. Une multitude de termes pour tenter de qualifier une très grande variété de formes, de couleurs, de textures et de techniques dont le seul dénominateur commun est l'argile. Cet évènement organisé par l'Association du patrimoine de Nabeul, la délégation culturelle régionale de Nabeul et l'ASVN s'est déjà forgé une identité, autour de certaines volontés : présenter le plus large éventail possible de ce qu'est la céramique aujourd'hui, sans clivage entre une poterie utilitaire et une céramique abstraite, faire cohabiter la céramique du quotidien avec des pièces uniques et mettre en évidence les liens qui les unissent était la première chose recherchée, offrir une large place aux "jeunes" céramistes, qui ont déjà développé un travail de recherche dans leurs ateliers depuis plusieurs années mais n'ont pas souvent eu l'occasion d'exposer, présenter d'autres expressions artistiques "satellites" (des photos, des expositions, en résonnance avec l'univers de la céramique. « Ce qui distingue la céramique nabeulienne des autres, c'est que cette dernière est le résultat d'un brassage historique entre les influences phéniciennes, puniques, romaines, berbères, andalouses et djerbiennes. », souligne le président de l'association française pour la promotion du patrimoine tunisien et spécialiste de la céramique nabeulienne, Faouzi Zitouna. L'ambition de cette manifestation, est de sensibiliser, d'une manière visuelle et parlante, un public néophyte ou averti, à la matière terre. Le festival prévoit une conférence scientifique sur l'industrie de la poterie et des ateliers vivants portant sur la fabrication de la poterie et de la céramique, animés par des experts, professionnels et universitaires. Le salon sera l'occasion de découvrir ou de revoir, entre autres, les petits gobelets pétillants, les carreaux, les bijoux en porcelaine... S'il est vrai que la céramique est pétrie de technique, il suffit d'une rencontre pour qu'elle s'ouvre à vous. Ce salon vise à promouvoir auprès du public, dans une optique pédagogique et culturelle, le travail de l'argile, transmettre et partager les compétences, défendre le professionnalisme des potiers et céramistes, ainsi que la qualité et la diversité des œuvres exposées et valoriser les jeunes céramistes. En marge de ce festival, un colloque scientifique sera organisé aujourd'hui samedi 13 mai sur le patrimoine de la céramique nabeulienne et sera animé par Yahya Ghoul, Nihad Ben Chaabane et Naouel Ben Dhia.