Le parlement a entamé depuis samedi le débat annuel sur les grandes orientations du budget de l'année 2008 englobant les ressources et les dépenses de l'Etat prévues en tenant compte des aléas interne et externe de la croissance économique. La turbulence de la conjoncture internationale et les facteurs exogènes à l'environnement économique national ont tendance à alourdir davantage les contraintes budgétaires. Comment peut-on parvenir à juguler les entraves budgétaires et régenter les facteurs de turbulence? Le budget pour l'année 2008 est estimé à plus de 15 milliards de dinars ventilés en plus de 11,5 milliards de ressources propres et 3,5 milliards de dinars d'emprunts. Les recettes fiscales constitueront la portion la plus importante des ressources propres de l'Etat (les ressources fiscales sont puisées à hauteur 40,2% dans les impôts directs et à 59,8 % dans les impôts indirects). Les ressources de l'Etat serviront à financer les dépenses de gestion et de développement. Le reliquat financera le remboursement de la dette publique. Les dépenses sont respectivement estimées à 8,5 milliards de dinars, à 3,2 milliards de dinars et à 3,9 milliards de dinars. Le projet du budget de l'Etat prévoit de consacrer une enveloppe de 1599 millions de dinars destinés au programme de développement, aux nouveaux projets et aux incitations financières en matière d'investissement privé. Les secteurs économiques accapareront la plus grande partie des dépenses de développement en 2008, avec une enveloppe de 1755 millions de dinars. Les prévisions du budget pour le prochain exercice sont calculées en « spéculant » sur un cours de baril établi dans la moyenne de 75 dollars et sur un volume de subvention estimé à 400 millions de dinars pour les hydrocarbures et à 700 millions de dinars pour les produits de base. Le schéma de base du budget de l'Etat pour l'année 2008 pourrait être interverti compte tenu de l'incertitude de la volatilité des facteurs d'influence. En effet, les contraintes exogènes susceptibles de compliquer les prévisions de budget pour l'exercice 2008 sont nombreuses. A côté de la poursuite de l'envolée des prix de l'or noir et la flambée des cours des matières premières, la Tunisie affrontera cette année les effets préliminaires de l'ouverture totale des frontières. Selon les prévisions mondiales, le cours du Brent pourrait atteindre les 119 dollars. Un niveau record qui pourrait chambarder les prévisions nationales et amener les autorités à ajuster à la hausse les subventions prévues pour les hydrocarbures. Le parachèvement du processus de démantèlement tarifaire avec l'Union européenne constitue également un autre défi à relever au cours du prochain exercice. La détaxation aurait des impacts directs ou indirects sur les ressources fiscales du pays. Le rapport d'équilibre entre les ressources et les dépenses de l'Etat compte tenu des contraintes budgétaires demeure une relation ambiguë dont la résolution dépend de l'effort de mobilisation des ressources qu'elles soient propres ou extérieures y compris les recettes de privatisation de manière à juguler les contrecoups de la nouvelle donne énergétique mais aussi la fluctuation en continue de la conjoncture nationale et internationale.