C'est Rachid Koubaa qui dirigera le nouvel Orchestre de l'Opéra, une formation placée sous la tutelle du ministère des Affaires culturelles. Promis à un développement rapide, cet orchestre se prépare déjà à lancer des sections régionales et à participer à l'événement "Tunis, ville de culture" au début de l'année 2018... La musique classique vient de s'enrichir d'un nouveau fleuron en l'occurrence l'Orchestre symphonique de l'opéra de Tunis qui devrait être dirigé par Rachid Koubaa. C'est le ministère des Affaires culturelles qui est à l'initiative de cette nouvelle naissance qui viendra utilement compléter le travail gigantesque accompli par Hafedh Makni, à la tête de l'Orchestre symphonique tunisien, une autre formation soutenue par le département de tutelle des arts et des lettres. La nouvelle visibilité de l'opéra et du bel canto Ce nouvel orchestre classique dont la création s'inscrit dans la perspective des célébrations liées à l'événement "Tunis, ville de culture" qui aura lieu au début de l'année 2018, est appelé à un avenir prometteur. En ce sens, il est d'ores et déjà prévu que des antennes régionales seront prochainement installées pour un plus grand rayonnement de cet ensemble. Un orchestre pour l'opéra de Tunis était devenu chose nécessaire dans la perspective de l'ouverture prochaine de la Cité de la Culture et aussi comme un juste reflet des progrès connus par la culture classique à travers le pays. En effet, avec l'essor de l'enseignement musical et le renforcement du réseau des instituts de musique, les nouvelles générations d'artistes ont pour elles un bagage classique des plus appréciables. Dans cette optique, de nombreux chanteurs d'opéra et des solistes de valeur sont apparus ces dernières années sur les scènes internationales. Ténors et sopranos tunisiens sont en effet des plus demandés et sont parfois alignés parmi les formations les plus prestigieuses. Cette nouvelle visibilité de l'opéra et du bel canto a donné des ailes à la scène locale qui regorge désormais d'associations et d'ensembles tournés vers l'opéra et la musique classique. Le groupe Unisson fondé à l'initiative de Fusun Regaieg a ainsi donné plusieurs exemples éclatants de cette vogue de l'opéra et du classique pour la promotion desquels de nombreuses manifestations ont vu le jour ces dernières années. Depuis plus de vingt ans, l'Octobre musical de Carthage a donné une visibilité inédite à la culture musicale classique. La régularité de ce festival, son ancrage indiscutable dans la musique de chambre et ses choix artistiques ont consolidé un véritable pôle dans la brèche antérieurement ouverte par le festival de musique symphonique d'El Djem, créé au milieu des années 1980 pour donner un élan musical à toute une région. Auparavant, le Théâtre municipal de Tunis et les principaux festivals d'été maintenaient la présence du classique et à de fréquentes reprises de l'opéra. Avec notamment le concours de l'ambassade d'Italie et celui de l'association Ecume, on verra à plusieurs reprises la Traviata ou Madame Butterfly et même une version tunisienne de l'opéra Enée et Didon de Purcell. Un projet artistique qui reste à définir Dans ce sillage et celui de l'Orchestre symphonique tunisien allaient naître de nouvelles manifestations plus intimistes mais clairement ciblées. Ainsi, Ennejma Ezzahra accueillait les jeunes virtuoses pour un festival d'hiver alors que, pour la première fois en Tunisie, le Centre culturel international de Hammamet créait, sous la houlette de Lassad Ben Abdallah, un festival de musique lyrique sous l'intitulé "Dar Sebastian fait son opéra". Cette manifestation a d'ailleurs été consolidée et relancée par Moez Mrabet, l'actuel directeur du CCIH. De la sorte, l'environnement global est clairement propice à l'émergence d'une formation tournée vers l'opéra et le symphonique. Bien entendu, on peut y voir un doublon avec l'Orchestre symphonique tunisien. Toutefois, chaque formation devrait avoir ses spécificités et son projet artistique, nonobstant le fait qu'il est probable que les musiciens soient membres des deux orchestres. Il semble que ce dernier écueil n'aura pas cours car le ministère des Affaires culturelles devrait veiller à l'effectif respectif de chacun des orchestres. En tout état de cause, cette nouvelle naissance est à saluer. Elle vient confirmer un élan remarquable qui s'est par exemple concrétisé par la création d'un orchestre de musique de chambre à Sfax ou d'un orchestre des jeunes lycéens parrainé par le ministère de l'Education nationale. De même, elle vient étoffer le tissu déjà riche des orchestres de musique classique, soulignant une saine émulation et un engouement sans précédent pour la musique classique et l'opéra. Le programme du nouvel Orchestre symphonique de l'Opéra de Tunis devrait être connu prochainement ainsi que le projet artistique de son directeur, le talentueux Rachid Koubaa, infatigable animateur de la scène musicale en Tunisie.