Cela fait exactement deux mois que Néji Jalloul et Lamia Zribi ont été limogés de leurs ministères respectifs et remplacés par Fadhel Abdelkafi (ministre par intérim aux Finances) et par Slim Khalbouss (ministre par intérim à l'Education nationale). Depuis deux mois, on ne cesse d'annoncer un remaniement ministériel imminent qui ne vient toujours pas. Le sujet a été remis sur le tapis avec la déclaration du secrétaire-général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Tabboubi, qui a appelé à la nécessité d'injecter du sang neuf dans l'équipe du gouvernement d'union nationale. Lors d'une déclaration médiatique, l'intéressé a expliqué que le gouvernement a grandement besoin d'un remaniement ministériel partiel qui répond à certaines conditions nécessaires. Sans s'attarder sur les détails, Noureddine Taboubi a fait comprendre que ce remaniement ne pouvait plus attendre. Le lendemain de cette déclaration, le directeur-exécutif de ce qui reste du mouvement de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, a publié un communiqué où il a estimé que le gouvernement de Youssef Chahed ne pouvait plus continuer de fonctionner de la sorte. Sauf que, et contrairement à la centrale syndicale, Caïd Essebsi a appelé à un remaniement profond voire à une restructuration de tout le gouvernement. Rappelant que le pacte de Carthage a été signé il y a plus de dix mois, le directeur-exécutif de Nidaa Tounes a relevé que son mouvement, pourtant majoritaire aux élections de 2014, n'a pas assez de représentants au sein de l'équipe gouvernementale ce qui cause des problèmes à l'intérieur du mouvement. Hafedh Caïd Essebsi a donné l'exemple de l'équipe des conseillers du chef du gouvernement pour mieux argumenter sa position quant à l'exclusion que vit Nidaa Tounes. Cela fait un bon moment que la direction actuelle du Nidaa tente de nous faire comprendre qu'elle est quasiment absente de l'équipe gouvernementale omettant de rappeler que Youssef Chahed, chef du gouvernement et donc l'équivalent de toute une représentation, est issu du mouvement de Nidaa Tounes. Anis Ghedira, Salma Elloumi, Majdouline Cherni et Fayçal Hefiane sont, eux aussi, issus du même mouvement. Cette obstination de dire et de redire que Nidaa Tounes n'existe pas à la Kasbah est non seulement un mensonge mais, en plus, un mensonge manipulateur qui déforme la réalité pour des buts pas très nets. Pour ce qui est de l'appel de l'UGTT en vue d'un remaniement partiel, cela s'explique mieux puisque, actuellement, l'équipe est en effet manquante de deux ministres dont les postes sont très importants. Chahed et son équipe sont certainement au courant de ces enjeux mais pourraient, encore une fois, craindre le passage devant l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) où l'atmosphère est des plus tendues en ce moment avec les récentes convocations de quelques députés devant la justice militaire. En attendant, la visite de Youssef Chahed à Washington devrait, à son tour, apporter de plus amples clarifications à la situation générale du pays.