Des organisations de la société civile ont critiqué, vendredi, le projet de loi relatif à la répression des atteintes contre les forces porteuses d'armes, estimant que soumettre ce projet pour discussion à l'Assemblée des représentants du peuple «constitue en soi une agression et une atteinte à la liberté d'expression et au droit de manifester». Dans une déclaration conjointe, ces organisations ont demandé le retrait en urgence de cette loi, appelant les groupes parlementaires et les partis politiques à s'opposer à ce projet «répressif». Les signataires de la déclaration se sont dit «étonnés du réexamen du projet de loi relatif à la répression des atteintes contre les forces de sécurité intérieure et les forces armées proposé en avril 2015 par le gouvernement Essid». Selon eux, les dispositions prévues dans le projet de loi «jettent les bases d'une dictature et d'un Etat policier» qui font craindre le retour à des pratiques répressives dans le domaine de la presse. Le projet de loi sanctionne d'une peine de 10 ans d'emprisonnement la divulgation du secret défense. La déclaration est signée par le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES), la Fédération tunisienne des directeurs de journaux, la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), le Comité Pour le Respect des Libertés et des Droits de l'Homme en Tunisie CRDLDH), l'Association Yakadha (vigilance pour la démocratie), l'Organisation contre la torture en Tunisie (OCTT), ARTICLE 19, le Réseau méditerranéen des droits de l'Homme (REMDH), I Watch, Al-Bawsala.