-a Le long-métrage « Agostinos, le fils de ses larmes », datant de 2016, coproduit entre la Tunisie et l'Algérie et réalisé par l'égyptien Samir Seif, une première dans les annales de la coproduction entre les pays maghrébins. On ne sait pas trop ce qui a motivé les producteurs et le scénariste à choisir ce réalisateur égyptien célèbre, sachant que dans ce genre de cas, c'est un réalisateur de l'un des deux pays producteurs qui se charge de ce travail. Ce film a été projeté durant la 10è édition du festival international du film arabe d'Oran (Algérie-25-31 juillet 2017) dans le cadre de la compétition officielle. Ce film raconte autrement l'histoire, voire le parcours du philosophe numide Saint Augustin à partir de ses « Confessions », une œuvre autobiographique. Entre le passé et le présent, l'histoire du film se tisse et se narre. Le parallélisme survient à plusieurs reprises entre l'histoire de Saint Augustin et celle de la situation que vit le réalisateur du documentaire. C'est d'ailleurs l'histoire d'un réalisateur de télévision à qui on propose la réalisation d'un documentaire sur Saint Augustin qui est né en 354 après Jésus Christ dans la province de Thagaste, l'actuelle Souk Ahras et mort en 430 à Hippone, l'actuelle Annaba et ayant des origines berbères, latines et phéniciennes. Le réalisateur hésitera en premier lieu et accepte de faire ce travail. Sur un scénario d'Imed Debour, le film est joué par un grand nombre d'acteurs tunisiens et algériens, dont Ahmed Amine Ben Sâad, qui joue le rôle de Saint Augustin adulte et Aïcha Ben Ahmed, celui de sa mère. Ils étaient présents dans la salle et ont été salués par le nombreux public qui a vu ce film. Les drapeaux tunisien et algérien étaient arborés. D'un autre côté, ce film a réconcilié, un tant soit peu, le litige qui existait entre l'Algérie et la Tunisie quant à la véracité de l'appartenance de Saint Augustin à l'un de ces deux pays limitrophes, frères et amis. Atmosphères d'hier et d'aujourd'hui Les déplacements effectués par Saint Augustin de Thagaste, à Carthage, à Milan et à Rome sont repris dans le film. Ils lui ont permis d'apprendre beaucoup des lettrés romains. Philosophe et manichéen, il se convertit au christianisme à un âge avancé, en l'an 386. Le film nous plonge dans les atmosphères de cette époque à travers des décors naturels ou reconstruits, les costumes, les us et coutumes. Le film dans le film est achevé. Le réalisateur y joue toujours sur les réalités d'hier et celles d'aujourd'hui, prenant parfois au dépourvu son spectateur. L'histoire continue-t-elle encore de nos jours ? Que sait-on de plus sur Saint Augustin ou Agostinos ? Le spectateur pourrait bien chercher encore, car le mérite de Saint Augustin est d'avoir écrit sa vie, si on ose le dire ainsi, à travers ses multiples livres.