Dans une interview accordée à la chaîne égyptienne Extra News, il y a 2 ans le seul basketteur tunisien évoluant en NBA, Salah Mejri a mentionné que sa non reconnaissance de l'Etat d'Israël lui a porté un sacré coup, ce qui a abrégé son bail au Real de Madrid. En effet, Mejri, élu meilleur joueur du continent africain 2011 et meilleur contreur aux J.O de Londres 2012, a été, selon ses dires, victime de harcèlement par ses employeurs madrilènes, pour l'obliger à jouer contre Maccabi à Tel Aviv. Le refus de Mejri a été mal conçu par les dirigeants espagnols qui privilégiaient, évidemment, leurs relations avec les Israéliens. Or, en s'engageant avec Mavericks de Dallas, Salah Mejri, sans s'apercevoir, s'est jeté dans la gueule du loup . Les responsables américains qui l'ont recruté pour son immense talent, étaient au courant, au préalable, du problème entre leur nouveau joueur et le Real Madrid. Ainsi, Mejri était attendu au tournant, sur la base des relations fort étroites et de la partialité inconditionnelle des Etats Unis pour l'Etat hébreu. C'est pourquoi , son club lui a opposé le véto pour rejoindre les rangs de l'E.N et donner main forte à ses coéquipiers lors du prochain Afrobasket. Le président de la FIBA, l'Argentin Horacio Muratore a, désormais, du pain sur la planche. Car, comme en football, la politique ne doit pas se mêler de sport. A ce propos on laisse entendre qu'on va revoir pas mal de règlements et des lois, au mois de novembre prochain, afin que ce genre de contraintes et d'intimidations ne se reproduisent plus. Il y va, sans aucun doute, de l'intérêt et de la crédibilité de la fédération internationale de basketball (FIBA). On imagine mal que le président de la FTBB, Ali Benzarti, n'en est pas au courant. Lors du point de presse tenu, jeudi dernier, il a regretté l'absence de Salah Mejri lors du prochain Afrbosket, en se limitant à signaler le refus de son équipe de libérer le joueur, sans faire toutefois, faire la lumière sur ce refus, et en divulguer les causes !! Raouf CHAOUACHI Voici, ci-dessous, en substance, l'interview de Salah Mejri, accordée à la chaîne égyptienne sus-citée : «Selon le basketteur tunisien Salah Mejri, sa non reconnaissance de l'Etat d'Israël derrière ses déboires au Real de Madrid» La chaine égyptienne Extra News a diffusé une interview avec le basketteur tunisien Salah Mejri. La pépite tunisienne évoluant en NBA a indiqué que sa non reconnaissance de l'Etat d'Israël lui a causé des problèmes dans sa carrière et notamment au Real de Madrid. "Le problème était: Salah va-t-il en Israël? Jouera-t-il en Israël? Moi j'étais contre le fait d'aller jouer en Israël" lors d'un match entre le Real Madrid et le Maccabi Tel Aviv a commencé par raconter l'international tunisien avant d'ajouter: "L'équipe m'a dit: 'Salah, tu es un joueur professionnel, tu dois venir avec nous'". Parti jouer contre l'équipe israélienne, il revient sur cet épisode: "Quand j'y suis allé la première fois, c'était l'équipe qui m'avait demandé d'y aller. J'y ai réfléchi comme un professionnel et je me suis dit que ce n'est que du sport après tout. J'y allais avec une équipe espagnole et non avec une équipe arabe". Lors de ce déplacement, il discute en off avec un journaliste israélien qui lui a demandé s'il aimait Israël, Salah Mejri lui a répondu que "comme pour tout Arabe, ici ce n'est pas Israel, c'est la Palestine". Reprise dans les journaux le lendemain, Salah Mejri se voit exclure par l'équipe du Real pour ces propos. "La deuxième année, je ne suis pas allé (...) je leur ai dit que je n'irai pas et que s'ils veulent déchirer mon contrat qu'ils le fassent" a déclaré Salah Mejri. Pour lui, il s'agit de ses opinions et le sport n'a pas à interférer dedans: "Si je devais de nouveau avoir cette discussion, je répéterais exactement la même chose. C'est mon avis (...) et je n'ai pas de raisons de le cacher". Cet épisode marque ainsi son passage au Real de Madrid: "C'est selon moi l'épisode qui m'a créé des problèmes avec le Real de Madrid, qui est un club qui préfère toujours rester neutre, sauf que je suis un basketteur musulman et arabe et je ne peux pas rester neutre face à cette affaire" a-t-il conclu. Du haut de ses 30 ans et de ses deux mètres dix-sept, le natif de Jendouba est le premier tunisien et nord-africain de l'histoire à intégrer la NBA (National Basketball Association). Depuis 2015, il évolue au Mavericks de Dallas. La carrière de Salah Mejri a mis du temps à démarrer. En effet, il n'a pas toujours été sous le feu des projecteurs. Après avoir débuté sa carrière à l'Etoile Sportive du Sahel, il a quitté la Tunisie en 2010, pour rejoindre les rangs du modeste club belge des Giants d'Anvers. Il y passera deux années complètes ponctuées de hauts et de bas, mais avec, au final, une vraie expérience du niveau européen. Une progression qui se poursuivra en 2012 à Blusens Monbus en Espagne. Après une année au cours de laquelle il prend du galon et devient incontournable dans ce club habitué au ventre mou du classement, il signe en faveur du Real Madrid champion d'Espagne en titre et se trouve confronter à la concurrence. Salah Mejri a confirmé en club les espoirs qu'il portait en équipe nationale tunisienne. Déjà vainqueur et élu meilleur joueur du championnat d'Afrique de Basketball en 2011, il avait confirmé lors des Jeux Olympiques de Londres en 2012 en finissant meilleur contreur de la compétition. En 2015, il rejoint les rangs des Mavericks de Dallas en NBA et devient ainsi le premier Tunisien dans l'Histoire à atteindre la NBA!. Seulement, l'équipe américaine a refusé de le laisser partir pour disputer l'Afrobasket 2017,avec la Tunisie. Il ne faut pas être sorcier, donc, pour deviner les raisons !!