Les enseignants suppléants n'en démordent pas. Appuyés par le syndicat général de l'enseignement de base et le syndicat général de l'enseignement secondaire, ils prévoient de boycotter la rentrée scolaire, prévue aujourd'hui, en signe de protestation contre le refus des autorités de tutelle de les recruter. Selon des sources proches des deux syndicats rattachés à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), les quelque 5840 instituteurs et 7280 professeurs suppléants devraient aussi organiser des rassemblements de protestation devant les délégations régionales de l'enseignement ainsi que devant le siège du ministère de l'Education pour demander l'activation les accords relatifs à leur recrutement qui avaient été conclu avec les syndicats en 2015. «La rentrée scolaire aura lieu dans de mauvaises conditions. Un accord conclu le 5 décembre 2015 entre le ministère de l'Education et le syndicat général de l'enseignement de base et publié dans le journal officiel de la République tunisienne (JORT) prévoit la régularisation de notre situation, mais le ministère continue toujours de louvoyer, et cela est d'autant plus incompréhensible que le nombre de postes vacants est de 13500», déplore Abderrazek Aydi, porte-parole des instituteurs suppléants. «Nous continuerons à défendre nos intérêts par tous les moyens légaux. Et si cette situation perdure, les enseignants suppléants pourraient observer des grèves de la faim au niveau des délégations régionales de l'enseignement ». Le secrétaire général du syndicat général de l'enseignement de base, Mastouri Gammoudi, a quant à lui préciser que de nouvelles discussions sont prévues avec le nouveau ministre de l'Education. «En ce début d'année scolaire, le recrutement des enseignants suppléants par groupe d'ici 2020 pourrait envoyer un message positif aux enseignants, aux parents et aux élèves », a-t-il souligné, indiquant que les autorités de tutelle justifient la non-application de l'accord du 5 décembre 2015 par les fortes pressions qui pèsent sur les finances publiques et l'engagement du gouvernement à réduire les effectifs de la fonction publique et à geler les recrutements. La commission administrative de l'UGTT, qui s'est tenue mardi, a apporté son soutien aux enseignants suppléants en rejetant le gel du recrutement dans le secteur de l'enseignement. «Nous refusons un certain nombre de mesures prévues par le Budget de l'Etat pour l'exercice 20118, dont notamment les promotions et les avantages accordés aux fonctionnaires et aux agents du secteur public ainsi que le gel des recrutements dans la fonction publique et plus particulièrement dans les secteurs de la santé et de l'enseignement », a précisé la commission administrative de la centrale syndicale dans un communiqué. «La réussite de la rentrée scolaire est tributaire de la mobilisation d'un nombre suffisant d'enseignants et de la maintenance des établissements éducatifs. Il en est de même pour les hôpitaux où les services se sont détériorés en raison du manque de cadres, d'équipements et des médicaments», a-t-elle ajouté. Pour rappel, les enseignants suppléants ont organisé au cours des dernières semaines des sit-in et des rassemblements de protestation devant les sièges des délégations régionales de l'éducation dans plusieurs régions du pays, dont Mahdia, Kasserine et Gafsa. Les enseignants protestataires ont également appelé les autorités de tutelle à verser une allocation de 400 dinars aux instituteurs suppléants qui ne seront pas intégrés durant l'année scolaire 2017-2018 et de les faire bénéficier de la couverture sociale.