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La locomotive ?. Le privé ! Intégration maghrébine : Résultats de la réunion de Tunis sur le rôle du secteur privé dans le développement économique du Maghreb
L'intégration économique et financière maghrébine est toujours à l'ordre du jour des discussions régionales. La volonté est toujours omniprésente, mais la réalité des échanges commerciaux inter-maghrébins du poids des investissements et de l'évolution de l'intégration financière demeure en deçà non seulement des attentes mais aussi de la potentialité de la région. Le non-Maghreb coûte toujours 2% de croissance en moins pour chaque pays de la région. Du fait et avec l'appui des institutions internationales dont le Fonds Monétaire International (FMI), les réunions régionales se succèdent pour trouver les plans d'action opérationnels et pour relever les points de discorde entre les cinq pays maghrébins. Ainsi, et après la réunion d'Alger sur les échanges commerciaux intra-maghrébins et la réunion de Rabat sur les enjeux de l'intégration financière, la Tunisie a abrité durant deux jours la Conférence régionale sur le rôle du secteur privé dans le développement et l'intégration régionale. Les conclusions du plan d'action approuvé par les diffréntes parties prenantes, entre autres, les gouverneurs des banques centrales des cinq pays maghrébins, les ministres des Finances, les représentants du secteur privé et des Unions maghrébines ont été présentés hier lors d'un point de presse tenu en présence de M, Murino Portugal, directeur général adjoint du FMI, M.Taoufik Baccar, gouverneur de la BCT et M.Hédi Djilani, président de l'UTICA.
Mise en place d'un comité-mixte public-privé Les participants à la conférence de Tunis ont discuté de l'état d'avancement des réformes visant à promouvoir le rôle du secteur privé dans l'intégration économique maghrébine. Les discussions se sont appuyés sur le document du FMI et celui préparé par l'UME (Union maghrébine des employés). La mise en place d'un comité mixte public-privé est la principale conclusion issue de la réunion de Tunis. « Le débat a été très fructueux et nous avons abordé les points de discorde avec toute franchise et avec beaucoup de persévérance », affirme le gouverneur de la BCT. Il a, par ailleurs, énuméré les trois conclusions issues de la conférence de Tunis. Il s'agit de l'importance de l'espace maghrébin compte tenu des évolutions mondiales, du fardeau prépondérant du coût du non Maghreb et de la nécessité d'une concertation entre le secteur public et le secteur privé. Les résultats tournent autour de trois principaux axes. L'adoption d'un programme de travail dans le domaine bancaire et financier, l'adoption du rapport final sur les réformes du secteur financier et l'intgération financière approuvée au Maroc et la mise en place d'un plan de travail ventilé en huit volets. S'agissant de l'intégration financière , les décisions concernent pour l'essentiel : la facilitation du financement du commercere extérieur entre pays maghrébins, l'adaptation des moyens de paiement, l'harmonisation des législations bancaires et l'impulsion de la coopération entre institutions financières bancaires et non bancaires. Les conférenciers ont confirmé à l'unanimité l'avancement du processus de l'intégration financière par rapport à celui du développement des échanges commerciaux. Pour le secteur privé, les orientations retenues concernent l'assouplissement des procédures et l'amélioration du cadre juridique favorisant la simplification des mesures fiscales et la promotion de la bonne gouvernance.
Le secteur public ne peut à lui seul contourner les obstacles M.Murilo Portugal a soutenu l'aptitude des pays du Maghreb à relever les défis et à gagner le pari de l'intégration tout en affirmant la difficulté du processus. Il a relevé la nécessité pour les pays de la région d'accélérer la croissance, de réduire le taux de chômage et de booster les flux d'investissements intra-régionaux. Réitérant le rôle moteur imparti au secteur privé en tant que locomotive de l'intégration régionale, le directeur adjoint du FMI a affirmé : « Le secteur public ne peut à lui seul contourner les obstacles entravant la lancée du processus de l'intéragtion économique et financière, d'où le rôle du secteur privé et des organisations professionnelles maghrébines ».
Un code de conduite sur huit points pour le secteur privé Traitant des principales orientations identifiées pour le secteur privé, M.Hédi Djilani, président de l'UTICA et président de l'UME (Union maghrébine des employés) a passé en revue les huit points du code de conduite à adopter par les opérateurs privés de la région et visant à impulser les investissements privés et les échanges commerciaux au sein de l'Union du Maghreb Arabe. Il a été décidé la mise en place d'un portail ou un site web logé au niveau de l'UME dont l'objectif est de promouvoir le partenariat inter-maghrébin et la réalisation des grands projets fédérateurs d'envergure maghrébine. Par ailleurs il y a lieu de citer : la création d'un observatoire au sein de l'UME chargé de suivre l'évolution de l'investissement et du commerce extérieur au Maghreb. Le président de l'UME a affirmé la nécessité d'intensifier la concertation entre entreprises maghrébines à travers la multiplication des forums régionaux. Des prix annuels pour les entreprises maghrébines les plus performantes en matière d'intégration et d'innovation seront décernés par l'UME. Au programme d'actions adoptés pour le secteur privé en marge de la rénion de Tunis figure également le développement d'actions de formation commune, la création du centre des jeunes promoteurs maghrébins et la mise en place d'une base d'informations et de données économiques concernant les cinq pays maghrébins. Malgré la complexité du processus d'intégration, l'espoir fait toujours vivre et les efforts se poursuivent pour mettre fin aux obstacles entravant l'ardeur de la concentration économique et financière. Les différentes parties sont amenées à s'aligner pour relever les défis de la mondialisation et de la globalisation financière en tenant compte de la réalité et des contraintes de chaque pays. « Il s'agit de construire un Maghreb pragmatique », conclut le gouverneur de la BCT.