Pari réussi pour l'orchestre symphonique qui faisait dimanche sa rentrée au Théâtre municipal devant un public nombreux et complice. Répertoire choisi, arrangements subtils et interprétation magistrale ont donné à ce récital inaugural toutes les saveurs de la belle musique... L'Orchestre symphonique tunisien (OST) a choisi la date symbolique du 1er octobre, journée internationale de la musique, pour son concert de rentrée. C'est au Théâtre municipal de la capitale qu' a eu lieu cette première représentation devant un public des grands jours, un public en or qui s'était déplacé en grand nombre pour soutenir les musiciens de l'OST. Un public des grands jours Au grand complet, la formation musicale parrainée par le ministère des Affaires culturelles a donné le meilleur d'elle-même pour un récital qui s'est déroulé dans une remarquable harmonie. Dès les premières notes, la communion s'est établie puis renforcée au fil des pièces choisies pour ce programme de rentrée. C'est avec "La Pie voleuse" de Rossini que la soirée a commencé. Dans une interprétation toute en subtilité, l'OST est parvenu à rendre la puissance magistrale et la douceur de cette composition. Très applaudis, les musiciens ont poursuivi avec deux pièces qui ont suscité l'enthousiasme de la salle. D'abord une "Nocturne" de Massenet puis la fameuse "Asturias" de Albéniz ont vite fait d'emporter la conviction d'un public complice et motivé. Il faut en effet saluer ce merveilleux public de l'OST, toujours présent et apportant un soutien sans faille à une formation que la direction de Hafedh Makni a transfigurée. Désormais, l'OST a son public , ses fidèles voire ses supporteurs. A l'image de la Rachidia, l'orchestre draine des foules conséquentes qui donnent une incomparable saveur à ces concerts mensuels. Un orchestre en état de grâce Le programme s'est poursuivi avec plusieurs compositions tunisiennes qui rendaient hommage à Kaddour Srarfi, Ahmed Achour ou aux frères Makni. Avec des arrangements bien pensés et superbement exécutés, des pièces du patrimoine tunisien et algérien étaient également proposées au public. Entre paso doble et sirtaki, le concert s'est peu à peu déployé, libérant de belles énergies et revenant à des airs aussi connus que "Les Toréadors" de Bizet. Toujours au rendez-vous, la rigueur de l'interprétation et la tenue impeccable des musiciens ajoutaient une touche de classe au classique tel que nous l'aimons. Ovation après ovation, la soirée aura tenu toutes ses promesses avec un public littéralement enchanté et des musiciens comme survoltés par la perspective d'une nouvelle saison. En tout état de cause, le concert inaugural était en tous points délectable, au grand bonheur des afficionados de l'OST. Avec une mention particulière pour un Hafedh Makni, sobre, précis et magistral, à la baguette d'un orchestre en état de grâce.