Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé hier le lancement d'une importante opération militaire de l'Armée syrienne libre (ASL) dans la province d'Idlib, avec l'appui de l'armée turque. Un commandant du mouvement Liwa al Moutassem, qui appartient à l'ASL, a parallèlement confirmé que des groupes armés ayant participé l'an dernier à l'opération "Bouclier de l'Euphrate" se tenaient prêts à entrer dans la région du nord-ouest de la Syrie, avec l'appui de l'armée turque. "Il y a une importante opération aujourd'hui à Idlib en Syrie, et cela va se poursuivre", a déclaré Recep Tayyip Erdogan dans un discours à des élus de son parti AK (Justice et développement). La Turquie a conclu le 15 septembre avec l'Iran et la Russie un accord sur le déploiement d'observateurs aux franges de la province d'Idlib, qui est contrôlée par une alliance rebelle conduite par l'ex-front Al Nosra, anciennement affilié à Al Qaïda. La province d'Idlib a été définie par les trois pays comme une zone de "désescalade" où doit être mis en place un cessez-le-feu. Mais l'alliance islamiste, baptisée Tahrir al Cham, refuse cette trêve même si Ankara est parvenue à persuader deux des groupes de l'alliance à faire défection. "Nous ne permettrons jamais l'existence d'un sanctuaire terroriste le long de nos frontières avec la Syrie", a déclaré samedi Recep Tayyip Erdogan. "Nous continuerons à prendre d'autres initiatives après l'opération d'Idlib." Le président turc a ajouté que la Russie, alliée du régime du président syrien Bachar al Assad, apportait à l'opération un soutien aérien. L'an dernier, la Turquie avait lancé plus à l'est avec l'ASL l'opération "Bouclier de l'Euphrate", à la fois pour lutter contre l'EI et empêcher la progression des forces kurdes, une opération à laquelle Ankara a mis fin en mars dernier.