A l'issue de sa session extraordinaire – tenue au cours du week-end –, le Conseil de la choura d'Ennahdha a décidé que le mouvement ne présentera pas de candidat pour les élections législatives partielles en Allemagne qui se tiendront les 15, 16 et 17 décembre. Dans une déclaration, le président du bureau médiatique de la choura, Jamel Laouay, a expliqué que le mouvement a choisi de concentrer ses efforts sur le projet de la loi de Finances de 2018 et sur les élections municipales d'où cette décision. Aussitôt publiée, cette annonce en a provoqué plus d'un de ceux qui affirment que le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, pousse son mouvement vers le soutien du candidat du mouvement de Nidaa Tounès, Hafedh Caïd Essebsi, pour les mêmes élections. Une conclusion qui aurait pu être certaine si le dirigeant et coordinateur à l'étranger du Nidaa, Raouf Khamessi, n'avait pas, le 11 octobre, publié un post Facebook où il a expliqué que le mouvement n'a pas encore choisi le candidat pour les élections partielles. Selon Khamessi, la dernière réunion de Nidaa Tounès en Allemagne n'a pas abouti à un choix précis ; dans ce post, le dirigeant répond fermement au jeune Elyes Bouachba, membre du mouvement et résidant en Allemagne. Elyes Bouachba avait en effet dénoncé le choix de Hafedh Caïd Essebsi comme candidat expliquant que ce siège lui revenait naturellement puisqu'il a été, en 2014, le second sur la liste du Nidaa après Hatem Ferjani. Toutefois, nous nous souvenons tous de la déclaration de Borhen Bessaies, chargé des affaires politiques du Nidaa, qui avait fermement déclaré que le directeur-exécutif sera le candidat du mouvement en Allemagne. Avec ce nouveau rebondissement, on ne saura pas si Caïd Essebsi junior sera ou pas un futur député que le 22 octobre 2017, date fixée par l'Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) comme dernier délai pour le dépôt des candidatures. La campagne électorale, qui se déroulera du 23 novembre au 13 décembre, sera bien animée dans tous les cas de figure. S'il ne présente pas Hafedh Caïd Essebsi, Nidaa Tounes optera certainement pour Raouf Khamessi et cela demeurerait un choix assez insolite. Dans les deux cas , Ennahdha sera amené à soutenir le candidat de son ancien rival et cela ne passera pas sans lui causer de vives critiques, et plus si affinités, du côté de sa base électorale qui vit très mal cette cohabitation Caïd Essebsi/Ghannouchi. Si Nidaa Tounes choisissait Khamessi pour les élections législatives partielles, cela confirmerait, auprès de certains, le scénario qui parle d'un éventuel évincement de Mohamed Ennaceur de la présidence de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour qu'il soit remplacé par Raouf Khamessi. Face au flou total dans les positionnements d'Ennahdha et de Nidaa Tounès, tout demeure envisageable dans une conjoncture politique en chute libre.