Les cigarettes tunisiennes commencent, vraiment, à maquer aux fumeurs tunisiens et ils sont comme une drogue, surtout en raison des prix élevés des cigarettes étrangères. Les propriétaires des débits de tabac sont rationnés, alors que les quantités vendues en dehors des circuits légaux, au vu et au su de tout le monde, sont très importantes, alors que, selon des informations recueillies, les propriétaires des débits de tabac sont mencacés par les receveurs des finances, s'ils osent protester et la police est bien en place pour dissuader tous les protestataires, le seul jour où les recettes des finances daignent livrer les quotas aux détenteurs des débits de tabac. C'est un comble et personne ne semble accorder de l'importance au phénomène de la contrebande des cigarettes, alors que c'est un mal qui gangrène les finances publiques, avec le manque à gagner qu'il occasionne pour l'Etat. En parallèle, c'est une aubaine pour les contrebandiers et les spéculateurs qui trouvent dans ce domaine, un commerce très lucratif, avec des gains très substantiels et font fi de toutes les règles et lois gérant le secteur.Ils ne pensent, même pas, aux souffrances de leurs concitoyens et aux dégâts qu'ils occasionnent au budget de l'Etat, avec le manque à gagner qu'ils causent et qui profite surtout à des parties étrangères. Certes, les étals des vendeurs de tabac étranger importé d'une manière illégale se font rares, grâce à la perspicacité des services de sécurité et de contrôle économique, mais le mal est devenu plus endémique, puisque les cigarettes de contrebande sont vendues, actuellement, même dans les débits de tabac. Nécessité oblige, pour les débits de tabac, surtout qu'ils cherchent à ne pas fermer boutique et passer au chômage, en raison de la disette des cigarettes tunisiennes et, maintenant, étrangères servis dans les circuits légaux. Les Tunisiens vivent des aberrations, avec des services publics amorphes et désintéressés, ne pensant qu'aux seuls privilèges qu'ils veulent sauvegarder. Et même la dernière visite du secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Tabboubi, à la Régie nationale du tabac et des allumettes (RNTA) n'a rien apporté de nouveau, alors que tout le monde attendait des éclaircissements sur ce qui se passe dans cet établissement public qui a le monopole de la distribution du tabac. Il a parlé de tout et de rien, en évoquant, simplement, le droit des travailleurs, mais pas celui des consommateurs et de ce qui est à l'origine de la hausse des prix, avec des cigarettes Mars inter légères vendus à environ quatre dinars, et de la dégradation du pouvoir d'achat du citoyen. Entretemps les spéculateurs et les contrebandiers se remplissent les poches et se font des fortunes, sauf contretemps comme c'est arrivé avec les unités de la garde nationale de Ben Guerdane (gouvernorat de Médenine) qui ont saisi, samedi, près de 25 mille paquets de cigarettes de contrebande dissimulés dans une voiture. La valeur de la marchandise saisie est estimée à environ 125 mille dinars, selon le ministère de l'intérieur Certes le contrebandier ou le transporteur avait cherché à s'enfuir avec sa marchandise, mais, après une course poursuite, les unités de la garde nationale ont réussi à arrêter le conducteur du camion qui avait refusé d'obtempérer et avait failli écraser l'un des agents sécuritaires, d'après le communiqué. C'est une manne supplémentaire pour les caisses de l'Etat, mais la lutte contre la corruption, la contrebande et les malversations peut rapporter davantage et permettre d'assainir le secteur où trop d'intervenants vivent de biens mal acquis. Plusieurs administrations se plaignent de la corruption, des malversations et des pots-de-vin et il n'est que temps pour sévir contre ces corrompus et ces spéculateurs qui empoisonnent la vie du citoyen. Cette affaire qui concerne la RNTA demeure une énigme, depuis plus de cinq ans, date du commencement de cette pénurie, alors que du côté de la Régie on affirme que la production n'a pas changé et qu'elle est capable de satisfaire les besoins du marché tunisien. Cela pousse à se demander où va cette production ?