Outre ses carences cycliques, notre entreprise nationale n'est pas encore arrivée à opérer sa mise à niveau, ni à s'assurer une bonne gouvernance, susceptible de mettre un terme aux carences, aux fuites de tout genre et à la corruption qui gangrènent la Rnta, sans qu'aucune mesure salvatrice n'ait été appliquée! Des dizaines de marques de cigarettes de toutes variétés envahissent notre pays, ces dernières années, portant un coup de grâce à la Rnta, cette entreprise nationale qui se débat depuis toujours dans des difficultés structurelles, techniques, managériales et productives. Ce qui est paradoxal, c'est que la Régie jouit d'un monopole de fait qui lui assure une mainmise sur la production, la commercialisation et l'importation du tabac, ce qui n'explique ni ne justifie en tout état de cause la persistance de ses difficultés et ses blocages, qui impactent la qualité et le rythme de sa production! Outre ses carences cycliques, notre entrteprise nationale n'est pas encore arrivée à opérer sa mise à niveau, ni à s'assurer une bonne gouvernance, susceptible de mettre un terme aux carences, aux fuites de tout genre et à la corruption qui gangrènent la Rnta, sans qu'aucune mesure salvatrice n'ait été appliquée! Prenons un cas parmi d'autres qui a une incidence directe sur la santé, le buget et même l'équilibre psychique du citoyen. La pénurie récurrente de certaines marques de cigarettes nationales, les plus prisées par de larges proportions de fumeurs, due à une interférence de facteurs que seuls les responsables de la Régie et du département des finances sont à même d'identifier et de pallier. Pour notre part, ce qui nous intéresse et retient notre attention en premier lieu, c'est le fait que cette pénurie, comble de dérision, ne concerne particulièrement que les débits de tabac officiellement autorisés à vendre ce produit «meurtrier» indispensable à près de 40% de nos citoyens accros, tous âges et sexes confondus. Est-il nécessaire de rappeler, à cet effet, que notre pays qui rétograde sur tous les plans, ces dernières années, se place aux premiers rangs à l'échelle internationale dans la consommation de tabac et les accidents mortels de circulation... Quels tristes challenges! Par contre, sur le marché parallèle et illégal, on trouve toutes les marques de cigarettes qui font défaut au circuit autorisé, en l'occurrence dans les petites échoppes essaimant partout et qui sont autant de cavernes d'Ali Baba! Est-ce de cette manière insensée et inconséquente qu'on espère lutter contre ce flot déferlant de cigarettes de conterbande? Quelle source occulte approvisionne ces échoppes «fourre-tout», qui ont poussé comme des champignons depuis 2011 et envahi toutes les rues, places publiques et centres résidentiels du pays, en quantités intarissables de cigarettes nationales et étrangères! Nous constatons que les réseaux de contrebande ne se déploient pas uniquement à travers le circuit frontalier, mais sévissent au vu et au su de tout le monde et impunément, au sein même de la Régie du tabac et avec le recours complice de certains partenaires et intermédiaires, ayant des rapports agissants avec des responsables de l'entreprise ou encore en s'approvisionnant directement auprès de certains, qui disposent de licences d'exploitation et qui préfèrent céder leur quote-part hebdomadaire de cigarettes moyennant une majoration, à ces vendeurs sous-traitants. Ainsi, ces intermédiaires liquident leur quota en une seule opération et s'épargnent les dépenses et les frais de gestion d'un fonds de commerce. Qu'attend l'Etat pour sévir, en traitant le mal à la source et en appliquant rigoureusement la loi à l'encontre de ces petits mafieux, avant que ne leur poussent des griffes ? Par ailleurs, si la mémoire ne me fait pas défaut, il existe une loi promulguée du temps de Ben Ali et qui n'a jamais été appliquée, interdisant la vente du tabac par tout marchand autre qu'un débit autorisé. Pourquoi ne pas la dépoussiérer et veiller rigoureusement à son application ? Qu'attendent, d'autre part, les autorités pour soumettre ces vendeurs-passeurs, qui constituent une charnière articulaire du marché parallèle et de ses différentes sources contrebandiers, à un taux fiscal adéquat en conformité avec leurs chiffres d'affaires et leurs gains ? Pour conclure, je pose à qui de droit une question innocemment candide, que voulez-vous que fasse le citoyen face à ces pénuries cycliques et constantes, sinon se rabattre sur le circuit parallèle et compenser ses cigarettes favorites par d'autres marques qui n'ont rien à leur envier, et à des coûts très réduits ? Et quoi qu'on dise sur leurs incidences sanitaires, après tout la cigarette est nuisible pour la santé, quelles que soient son origine et sa nature...! M.B.A.