L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a appelé, dans un communiqué rendu public dimanche à l'issue d'une réunion de son Bureau exécutif, à l'adoption d'une loi incriminant l'évasion fiscale dans le but de garantir le maximum d'équité fiscale. «La lutte contre la corruption constitue l'une des bases du sauvetage de l'économie. Nous réclamons dans ce cadre une politique claire et ferme, notamment en ce qui concerne l'évasion fiscale à travers des mesures sur le court et le moyen termes et l'adoption d'une loi incriminant ce phénomène », a précisé la centrale syndicale dans ce communiqué publié suite à des concertations avec les parties concernées par le budget de l'Etat pour l'exercice 2018 . Mi-octobre dernier, le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi, avait déjà appelé le gouvernement à lutter plus énergiquement contre l'évasion fiscale pour mobiliser les ressources nécessaires au financement du budget de l'Etat. «Dans les plus vieilles démocraties du monde, l'évasion fiscale est considérée comme l'un des plus grands péchés, tandis qu'en Tunisie elle est encore prise à la légère», a déclaré M. Taboubi, rappelant que 70% des recettes fiscales proviennent des prélèvements effectués sur les salaires des salariés alors que les classes fortunées ne s'acquittent pas convenablement de leur devoir fiscal. L'homme fort de l'organisation ouvrière, qui a plus de 750 000 adhérents, a appelé dans ce même chapitre l'Etat à recouvrer ses dettes fiscales et douanières auprès des entreprises, à abandonner le principe de l'amnistie fiscale et à revoir le les moyens d'action et les prérogatives de la commission de confiscation. Outre la question de l'évasion fiscale, l'UGTT a estimé, dans son communiqué, que l'augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) aura des répercussions négatives sur les salariés et l'ensemble des citoyens, notant que la solution réside plutôt dans la révision des modes de paiement de cette taxe. Elle a également réitéré son appel à interdire les paiements en espèces dont les montants dépassent les 5 000 dinars afin de mieux lutter contre le blanchiment d'argent et l'évasion fiscale. D'autre part, le Bureau exécutif de l'UGTT a exprimé son attachement à la préservation du pouvoir d'achat des citoyens à travers l'intensification du contrôle des circuits de distribution, la lutte contre la contrebande et l'intégration progressive de l'économie informelle dans l'économie organisée. Il a aussi insisté sur le maintien des prix des produits de base et du transport en commun et appelé au respect des engagements pris par le gouvernement et l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) au sujet du lancement d'un nouveau round de négociations sociales en avril 2018. La centrale syndicale a , par ailleurs, appelé le gouvernement d'entamer des concertations sur la situation des entreprises publiques et les stratégies visant à les sauver afin qu'elles puissent jouer leur rôle social et stratégique dans le développement économique et à accélérer la mise en place du Fonds d'assurance contre la perte d'emploi prévu par le Contrat social signé par le Gouvernement, l'UGTT et l'UTICA.