Décidément, la mise en œuvre du plan de relance économique concocté par le gouvernement ne se fera pas sans accrocs. Dans un communiqué publié hier à l'issue de la réunion de sa commission administrative nationale, l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a exprimé son refus de certaines mesures figurant dans le projet de Budget de l'Etat 2018, tout en exprimant son attachement au versement des augmentations salariales au titre de l'année 2018 et au sauvetage des entreprises publiques. «Nous refusons un certain nombre de mesures prévues par le Budget de l'Etat pour l'exercice 2018, dont notamment les promotions et les avantages accordés aux fonctionnaires et aux agents du secteur public, ainsi que le gel des recrutements dans la fonction publique et plus particulièrement dans les secteurs de la santé et de l'enseignement», a précisé la centrale syndicale. «La réussite de la rentrée scolaire est tributaire de la mobilisation d'un nombre suffisant d'enseignants et de la maintenance des établissements éducatifs. Il en est de même pour les hôpitaux où les services se sont détériorés en raison du manque de cadres, d'équipements et des médicaments», a-t-elle ajouté dans son communiqué, tout en appelant les autorités à entamer les vastes chantiers de la réforme de l'éducation et de la santé dans les plus brefs délais. L'UGTT a également appelé le gouvernement et l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) à respecter leurs engagements relatifs à l'ouverture d'un nouveau round de négociations salariales en avril 2018 conformément aux accords conclu précédemment. Elle a dénoncé dans ce même cadre le refus de certaines chambres syndicales rattachées à l'UTICA de majorer les salaires de leurs employés durant plusieurs années successives. La centrale syndicale a, d' autre part, mis en garde contre la privatisation des entreprises publiques. «Nous renouvelons notre attachement à la pérennité des entreprises publiques et à la nécessité de les sauver à travers l'amélioration de leur gouvernance et leur restructuration dans le cadre d'une stratégie nationale concertée », a-t-elle indiqué, insistant sur la nécessité d'examiner la situation de ces entreprises cas par cas en vie de mettre en place des plans de sauvetage adéquats. L'UGTT a, par ailleurs, exprimé son refus de la loi sur le partenariat public-privé telle qu'adoptée par l'Assemblée des représentants du Peuple (ARP) et appelé les salariés des entreprises publiques à défendre ces sociétés à travers l'élaboration de plans ns de sauvetage précis et la mobilisation contre toutes les tentatives de privatisation.Sur un autre plan, la commission administrative de l'UGTT a déploré la détérioration continue du pouvoir d'achat des citoyens en raison des «politiques libérales poursuivies par les autorités» dont la dépréciation délibéré du dinar, la forte pression fiscale sur les salariés et la prolifération de la contrebande. «Nous appelons le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour stopper le glissement du dinar, concrétiser l'équité fiscale, mettre enfin à la flambée des prix lutter contre la contrebande et l'évasion fiscale», a-t-elle souligné. L'organisation ouvrière a finalement appelé au lancement des concertations sur la mise en place du conseil national du dialogue social.