L'Institut National de la Statistique a publié avant-hier son rapport sur l'évolution de la croissance ou du PIB (Produit Intérieur Brut) enregistrée au cours du troisième trimestre de l'année en cours. Les indicateurs publiés attestent d'une reprise de la croissance et des valeurs ajoutées pour tous les secteurs d'activité exception faite du secteur des industries non manufacturières. Une croissance de 1,9% a été enregistrée au terme du mois de septembre 2017 contre 1% réalisé durant l'exercice 2016. La somme des valeurs ajoutées a atteint le seuil de 2,1%au cours du troisième trimestre 2017 contre 1,2% une année auparavant. Cette amélioration de la croissance a eu un impact direct sur le niveau du chômage qui se maintient selon l'INS au niveau de 15,3%(2ème trimestre 2017) contre 15,5% (2ème trimestre 2016). Est-ce le prélude à une reprise des fondamentaux économiques ? La tendance positive du taux de la croissance s'explique par la hausse de 2,8% de la valeur ajoutée des industries manufacturières. Tous les indices sectoriels du secteur clignotent d'ailleurs au vert dont essentiellement les industries chimiques (5,1%) et les industries agroalimentaires (3,4%). Une poursuite de l'évolution positive de la valeur ajoutée des services marchands a été observée, tirée vers le haut par les services de l'hôtellerie et des restaurants mais aussi des services du transport et des services financiers. Le secteur agricole et de la pêche tire la croissance vers le haut La reprise de la croissance au cours de la période de référence revient principalement à une nette amélioration du secteur agricole et de la pêche en passant d'une baisse de 8,4% au cours du 3ème trimestre 2016 à une hausse 2% cette année, soit une évolution positive de 2,7% par glissement annuel. Baisse de la production de pétrole de 9 mille barils par jour En revanche la baisse de régime se poursuit pour les industries non manufacturières enregistrant un repli de 3,3% dû essentiellement à la baisse de 21,6% de l'activité extractive du pétrole et du gaz. La production journalière du pétrole est passée de 46,5 mille barils à 37,5 mille barils par jour, soit un écart de 9 mille barils par jour au cours de la période de référence. Une hausse de 39,6% a été par ailleurs constatée dans la production du phosphate. 628.6 mille chômeurs et un taux de chômage de 30,6% pour les diplômés du supérieur Cette légère amélioration de la croissance reste toutefois insuffisante pour résorber le taux de chômage qui reste élevé soit aux alentours de 15,3%. En effet et selon l'INS, « Le nombre de chômeurs estimé pour le troisième trimestre 2017 s'établit à 628.6 mille du total de la population active, soit un taux de chômage de 12.3%, et ce, contre 626.1 mille chômeurs pour le deuxième trimestre 2017 et un taux de chômage constant....Le nombre des diplômés chômeurs de l'enseignement supérieur s'élève à 210.6 mille au troisième trimestre 2017 et à 255.6 mille au deuxième trimestre 2017, ce qui correspond respectivement aux taux de chômage de 30,6% et de 30.3%. » Poursuivre cette courbe ascendante de la croissance s'avère indispensable. Cependant, tout reste tributaire de la dynamique de l'activité économique, la hausse de la somme des valeurs ajoutées de tous les secteurs sans pour autant occulter la reprise de la confiance, et de la poursuite des efforts déployés en matière de stabilité politique et sécuritaire. Toutefois, ceci ne doit pas faire oublier la persistance des menaces sur les finances publiques, l'élargissement alarmant du déficit commercial et la baisse des avoirs nets en devises outre la dépréciation du dinar.