La secrétaire d'Etat auprès du ministère de la Santé, Sonia Ben Cheikh, a évoqué, jeudi 16 novembre, dans son intervention à Radio Med, les problèmes de santé en Tunisie. A propos de la pharmacie centrale de Tunisie (PCT), la secrétaire d'Etat a souligné que l'établissement est plombé par une dette importante née d'impayés du secteur public. Selon des chiffres donnés, la dette de la PCT qui était 160 MDT à la fin de l'exercice 2011 a atteint actuellement 740 millions de dinars. Ce déficit s'explique aussi par la situation financière difficile par laquelle passent les caisses sociales (CNSS, CNRPS, CNAM) avec 371 millions de dinars et les hôpitaux publics, avec 341 millions de dinars, ainsi que certains ministères notamment l'Intérieur (28 millions de dinars). Les difficultés financières de la CNRPS et de la CNSS ont impacté négativement la situation de la CNAM). D'ailleurs un conseil ministériel restreint consacré à la situation financière de la PCT a été présidé par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, lundi 6 novembre 2017. Un certain nombre de mesures permettant d'améliorer la situation financière de la PCT ont été décidées afin de lui permettre de jouer son rôle et de fournir ses clients en produits pharmaceutiques et médicaments, et d'honorer ses engagements envers ses fournisseurs. Le CMR a, en outre, décidé d'un certain nombre de mesures jointes pour renforcer la transparence et la bonne gouvernance dans les transactions et la gestion des stocks de médicaments. D'ailleurs cette structure a fait l'objet d'un audit de la part des hauts corps de contrôle relevant de la Présidence du gouvernement. Les résultats seront annoncés dans un mois. Le ministère œuvre, pour sa part, à mettre en place un système informatique de contrôle des chaînes de distribution entre la PCT, les hôpitaux et le reste du réseau de distribution des médicaments. Ce système permettra d'améliorer les méthodes de travail des inspections pharmaceutique, médicale et administrative, en vue de parer aux infractions qui ont lieu dans ce secteur. Le secrétaire d'Etat auprès du ministère de la Santé a annoncé que des solutions ont été trouvées avec les fournisseurs tunisiens et étrangers quoi menaceraient de ne plus l'approvisionner. Sauver le système de la sécurité sociale en Tunisie reste l'une des priorités du gouvernement à travers la prospection de plusieurs alternatives, à l'instar de l'âge de la retraite, ou encore les équilibres financiers des caisses sociales, la diversification de leurs ressources et le paiement de leurs dettes. Des spécialités dans les régions En outre, le système sanitaire a fait l'objet de plusieurs réformes en vue d'améliorer les prestations offertes aux citoyens. Aujourd'hui, il ne s'agit plus d'offrir à la population uniquement des soins de bonne qualité, mais également proches de leurs nouveaux besoins et qui sachent répondre à de nouvelles exigences spécifiques de confort et de bien-être. Lutter contre les disparités entre les régions en matière de santé publique, est notre objectif, avoue Sonia Ben Cheikh. Des disparités dues, selon elle, à un manque de personnel en dehors des grandes villes. Pour rapprocher les soins des citoyens, quelque 120 médecins spécialistes vont être recrutés prochainement, a annoncé Sonia Ben Cheikh à Radio Med. Ces procédures viennent dans le cadre du programme de soutien des médecins spécialistes dans les régions,. On vient de lancer 9 spécialités dans diverses régions : Gynécologie-obstétrique, imagerie, anesthésie, cardiologie, chirurgie générale, chirurgie orthopédique, chirurgie pédiatrique et psychiatrie et ophtalmologie. Dans la même perspective, un système de recrutement a été mis en place, en fonction duquel les médecins résidents s'engagent à travailler 4 ans dans les régions. D'ailleurs, plusieurs d'entre eux ont fait part de leur intérêt. Ceci sans oublier l'amélioration de la médecine de première ligne et de la médecine de famille, en plus de la mise à niveau des urgences. A propos du manque d'hygiène dans certains hôpitaux, la secrétaire d'Etat auprès du ministère de la Santé, a indiqué que le problème de la santé publique n'est pas uniquement un problème de personnel médical. C'est d'abord un problème d'infrastructure et de moyens. Les hôpitaux publics connaissent un manque de moyens et d'hygiène. C'est une question d'éducation. L'hygiène demeure en deça des normes requises. Un surcroît de persévérance et un travail de longue haleine nous attend encore et là il faut essayer de changer les mentalités et à mettre à niveau le personnel tout en sensibilisant les patients à la sauvegarde de la propreté de l'établissement médical