La mort le 6 décembre 2017 du rockeur français Johnny Halliday après une lutte sans pareille contre la toujours maudite maladie du cancer, semble n'avoir pas trop intéressé les médias sous nos latitudes. En d'autres temps où Johnny était l' « idole des jeunes », durant plus de deux décennies, cela aurait pris des répercussions tout à fait à l'opposé de ce qu'il en est. Autres temps, autres mœurs. Pourtant, Johnny Halliday qui avait débuté sa carrière de chanteur à la fin des années cinquante et au début des années soixante du siècle dernier, avait continué à chanter avec succès jusqu'aux derniers mois de sa vie. C'était en juillet dernier lors de la tournée des « Vieilles canailles » entamée en 2014 en compagnie de ses pairs Eddy Mitchel et Jacques Dutronc. Des retrouvailles inédites comme au bon vieux temps de l'époque « Yé Yé. » L'époque de « Salut les copains », l'émission –fétiche sur Europe 1qui avait donné son nom à la revue mensuelle où les fans des chanteurs de l'époque des années 60-70 retrouvaient le maximum d'informations, de photos et de posters par la suite de leurs idoles. En Tunisie, cela allait presque en parallèle où les lycéens se partageaient cette revue et écoutaient Johnny entre autres chanteurs sur la chaîne internationale de Radio Tunis, ou Radio Tunis, tout court. L'auteur de ces lignes aura donc accompagné tout le parcours artistique de Johnny Halliday depuis 1966, à nos jours. Que reste –t-il aujourd'hui de ce grand chanteur de Rock pour les générations des sixties et des seventies ? Une multitude de souvenirs qui avaient commencé par la chanson « Noir, c'est noir », la version française de « Black is black » des Los Bravos et que Johnny avait chantée à Tunis lors d'un concert mémorable donné la même année au Palais de la foire. Le public y avait failli « casser la baraque. » Nous n'étions pas malheureusement parmi ce public. Mais tout Tunis en parlait, même dans les lycées. Radio Tunis diffusait « Noir, c'est noir » à plusieurs reprises durant la journée et particulièrement dans : « A vous de choisir », le concert des auditeurs qui était présenté par Faïka. La même euphorie, le plein de souvenirs Cette même euphorie allait reprendre en 1969 avec la chanson : « Que je t'aime! » Un message amoureux échangé entre les jeunes auditeurs et auditrices de la même émission sur la même radio. En 1974, Johnny Halliday avait eu comme succès en Tunisie : « Je t'aime, je t'aime, je t'aime. » Et contrairement aux férus du Rock, votre serviteur n'apprécie que les chansons douces de Johnny, comme : « Amour d'été », la version française de « Love me tender » d'Elvis Presley, « Noël interdit », « Le pénitencier », la version en français de : « The house of the rising sun » des Animals. Et comment évoquer Johnny Halliday de la belle époque des années soixante et soixante-dix sans parler de Sylvie Vartan qui a partagé sa vie durant plusieurs années. Ils avaient même chanté en duo en 1975 : « J'ai un problème », une autre chanson- déclaration d'amour. Cette même année, Johnny avait chanté à Tunis, au palais des sports d'El Menzah. Avons-nous des extraits de ce concert ? Ce que nous déplorons aujourd'hui, c'est l''inexistence d'un programme en langue française à la télévision tunisienne qui permette aux téléspectateurs tunisiens de suivre l'actualité, ici artistique, en France ou ailleurs. Pourquoi ? Parce qu'on se contente de « consommer » les chaînes françaises sans que nous puissions produire nos propres émissions et autres programmes de variétés. Cela aurait pu nous donner l'opportunité de parler de Johnny Halliday à partir de la Tunisie, avec des avis tunisiens fournis par ses fans ou des gens qui ne l'appréciaient pas.