97 agents de sécurité blessés ces derniers jours et environ 88 véhicules de police endommagés Les événements des derniers jours, avec les pillages, le saccage des biens publics et privés, ont fait des dégâts, même auprès de la population, avec des jeunes âgés de 15 à vingt ans qui avaient été entrainé dans le tourbillon des violences, le plus souvent, par inconscience. Conséquence des trois nuits de violence sauvage, au moins 773 personnes ont été placées en garde depuis le 8 janvier pour actes de vandalisme et de pillage commis dans plusieurs régions du pays, a indiqué hier le porte-parole du ministère de l'Intérieur, le colonel-major Khalifa Chibani. Les interpellés ont été placés en garde après consultation du parquet, a-t-il dit. Parmi les gardés à vue, se trouvent 16 éléments takfiristes, a précisé Khalifa Chibani, ajoutant que les actes de vandalisme ont baissé de façon remarquable durant la nuit dernière. Aucun acte de pillage et de saccage ni des dommages dans les rangs des forces de l'ordre et de leur équipement, n'a été enregistré durant la nuit de jeudi, a-t-il déclaré à l'agence TAP. Selon Chibani, les arrestations de personnes impliquées dans des actes de pillage, d'attaques contre des biens publics, d'incendies et de barrages routiers se sont poursuivis. Au moins 151 personnes ont été arrêtées jeudi et placées en garde à vue après consultation du parquet. Environ 54,95% des interpellés sont âgés de 21 à 30 ans. Plus de 31% ont entre 15 et 20 ans. Pour le reste des catégories d'âge: Ils ont entre 31 et 40 ans (11,71%) et plus de 40 ans (1,8%). D'après le porte-parole du ministère de l'Intérieur, parmi les éléments takfiristes arrêtés durant la période passée (16), certains sont soumis à une mesure d'assignation à résidence. Ils sont impliqués dans des actes de pillage et de vandalisme dans plusieurs régions du pays. Selon Chibani, 97 agents de sécurité ont été blessés ces derniers jours. Quelque 88 véhicules de police ont été endommagés au cours de ces incidents. Des postes de police ont été incendiés à El Ktar (Gafsa), Thala (Kasserine), de même que le bureau du commissaire de police d'El Battan (La Manouba). AI dénonce l'emploi excessif de la force Comme toujours, Amnesty International fourrer son nez dans les affaires des autres et elle tance les forces de sécurité tunisiennes, sans prendre en compte les saccages, la dégradation des biens publics et privés, les pillages et l'instauration de la terreur chez le citoyen orchestré par des bandes d'énergumènes ayant des desseins malsains «Les forces tunisiennes de sécurité ne doivent pas employer une force excessive et doivent cesser de recourir à des manœuvres d'intimidation contre les manifestants pacifiques», a indiqué hier Amnesty International. «Lors des manifestations antigouvernementales de ces derniers jours, les forces de sécurité ont utilisé des méthodes de plus en plus brutales pour disperser les rassemblements et arrêter des manifestants. Un manifestant a perdu la vie «, lit-on dans un communiqué publié par l'organisation. Amnesty international a estimé que si plusieurs actions de protestation ont été pacifiques de bout en bout, d'autres ont été émaillées d'actes de violence, durant lesquels des personnes se sont rendues coupables de pillages et d'actes de vandalisme. Concertation avec la société civile Par ailleurs, une rencontre de concertation a eu lieu jeudi entre des membres du gouvernement et des représentants de la société civile pour discuter de la situation actuelle du pays et avancer des propositions visant à surmonter les tensions sociales et économiques. Ont pris part à cette rencontre, les ministres de la Relation avec les instances constitutionnelles, de la Société civile et des Droits de l'Homme, de l'Agriculture et des Affaires sociales ainsi que les représentants d'organisations de défense des droits humains, de la citoyenneté et de la jeunesse. Pour le colonel-major Mokhtar Ben Naser (Centre tunisien des études de la sécurité globale), la Tunisie vit une «crise politique» ayant conduit à une «crise de développement» qui a empêché l'élaboration d'une stratégie de développement efficace et efficiente. Ceci outre, une crise d'identité et de citoyenneté, note-t-il. Pour sa part, Béchir Laabidi (Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme) a souligné l'importance de tenir un congrès national pour dialoguer autour des questions économiques et sociales. L'accent devra être mis sur le modèle de développement à adopter. Il s'agit également d'être à l'écoute des citoyens et des mouvements sociaux, a-t-il soutenu.