, la visite d'Etat du président français, Emmanuel Macron en Tunisie, les 31 janvier et 1er février, a laisse un goût d'inachevé, chez les économistes, les politiciens et le citoyen normal qui considèrent tous que la France est le premier soutien et partenaire de notre pays. Certes, la France n'est pas une œuvre de bienfaisance et l'effort consenti est de grande importance pour le pays. Toutefois, l'aide apportée est en-deçà de ces attentes, surtout en l'absence de nouveautés et d'un message fort de l'hôte français. La Tunisie a été de tous temps, en première ligne, au niveau de la protection des frontières européennes, surtout qu'elle veille avec les moyens de bord, pour protéger ces frontières des flux migratoires, en provenance d'un point, actuellement, très chaux qu'est la Libye, une zone de tension explosive. Reste que sa fragile situation économique actuelle risque fort de compromettre une telle action. C'est pourquoi d'ailleurs le président Emmanuel Macron a clairement manifesté le soutien de son pays au nôtre, à tous les niveaux, pour l'aider à dépasser ses difficultés notamment économiques et sociales. Au cours de la séance plénière extraordinaire tenue hier à l'Assemblée des représentants du peuple, en son honneur, il a annoncé, au cours d'une allocution qu'il a prononcée à l'occasion, que la France a décidé de doubler ses investissements directs en Tunisie, au cours des cinq prochaines années, et de consacrer 500 millions d'euros supplémentaires, pour appuyer les efforts du pays, durant la période 2020/2022. Macron a ajouté que la Tunisie souffre d'une certaine fragilité qui accompagne le processus démocratique, qu'elle doit dépasser cette étape difficile et que la France va la soutenir pour atteindre cet objectif. Evoquant la question du terrorisme, il a souligné que la lutte contre ce fléau est un défi commun pour les deux pays qui ont décidé de renforcer la coopération, dans le domaine de l'échange d'informations, surtout avec le début du retour des terroristes des zones de conflits. D'autre part et s'adressant aux parlementaires, le président français a indiqué : « Vous avez édifié un modèle unique dans son genre et je vois en la Tunisie un espoir et un exemple à suivre, dans ce printemps qui a commencé il y a 7 ans et qui ne s'est pas achevé », tout en rappelant que la Tunisie va accueillir le prochain sommet de la francophonie, en 2020. Reconversion de la dette « Les entrepreneurs français qui ont accompagné le président Emmanuel Macron, ont pu identifier avec leurs homologues tunisiens, les secteurs porteurs ainsi que les étapes à franchir en vue d'une accentuation de ce partenariat bilatéral stratégique », a souligné hier, au Palais des congrès de Tunis, le Chef du Gouvernement, Youssef Chahed. Dans son discours prononcé à la clôture du forum économique Tunisie-France, il a souligné que les travaux de ce conclave, apportent la preuve du dynamisme des économies de ces deux pays et des grandes potentialités qu'elles s'offrent mutuellement. Sur le plan macroéconomique, il s'est félicité de la décision française courageuse de reconvertir la dette tunisienne ainsi que la volonté réaffirmée de la France d'appuyer la Tunisie auprès des instances internationales. Le Chef du Gouvernement a affirmé que la visite du président de la République française marque une alliance renouvelée entre deux nations qui se connaissent, qui se respectent et qui ont partagé non seulement une longue histoire mais aussi un présent et un avenir. "La Tunisie et la France partagent aujourd'hui, les mêmes valeurs, celles de la démocratie, de la liberté et de la dignité" a-t-il affirmé. Au plan économique, Chahed a évoqué "les prémices d'une relance de l'économie qui sont d'ores et déjà perceptibles" tout en affirmant que "la Tunisie doit impérativement, relever le plus grand défi auquel elle est confrontée: réussir sa transition économique. Ainsi, la mise en œuvre du plan de développement 2016-2020, permettra au pays de rétablir les grands équilibres macro-économiques, portant la croissance annuelle à 5%, à l'horizon 2020". Chahed a, aussi, rappelé que la Tunisie compte sur la France, son premier client et fournisseur qui assure 22% de la valeur totale des échanges commerciaux du pays. La France est également, le premier pourvoyeur d'investissements étrangers en Tunisie avec 1403 entreprises, soit 41% du nombre total d'entreprises étrangères.