Selon le premier rapport d'activités de l'Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), la participation des organisations de la société civile (associations, organisations professionnelles, syndicats) à la dénonciation des faits de corruption représentait, à peine, 2% de l'ensemble des dénonciations enregistrées, la même année, à l'échelle nationale, soit 3433. Par contre, plus de 66% des dénonciations avaient été faites par des personnes seules, de leur plein gré. Depuis, des efforts importants ont été déployés en vue d'accroître la participation de la société civile à la lutte contre la corruption et à la dénonciation des faits de corruption, à travers la conclusion de conventions de partenariat à cet effet entre l'INLUCC et les organisations de la société civile. L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) qui s'était engagée, aux termes de cet accord, à œuvrer, par tous les moyens, à la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption signée, le 9 décembre 2016, par le gouvernement, l'INLUCC, le Conseil des magistrats et le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), en tant que membres du comité de pilotage de ladite stratégie. L'INLUCC et l'UGTT ont convenu de former un groupe de travail chargé d'arrêter un programme commun annuel en matière de lutte contre la corruption. Il faut signaler aussi, dans ce contexte, la création, au mois d'avril 2017, d'une alliance civile contre la corruption, constituée de près de 30 associations dont quelques unes ont pignon sur rue en la matière, comme l'Association des cadres de contrôle, d'inspection et d'audit (ACCIA), et censées assurer un rôle actif dans ce domaine. Cependant, la société civile dans son ensemble s'était hâtée d'exprimer son soutien sans réserves à la campagne de lutte contre la corruption lancée par le gouvernement à travers l'arrestation de nombreux barons de la corruption et de la contrebande. Néanmoins, la dénonciation des faits de corruption demeure la voie royale pour l'éradication de ce fléau, notamment quand elle est suivie et appuyée par l'examen et le jugement des affaires de corruption, avec la diligence requise, de la part de la justice compétente, de manière à éliminer, en même temps, les croyances factices à l'impunité qui bernent encore quelques esprits.