Les enseignants du secondaire ne décolèrent pas. Après la rétention des notes et la grève décrétée le 15 février, la Fédération générale de l'enseignement secondaire s'apprête à programmer de nouvelles activités revendicatives, qui pourraient aller jusqu'à la suspension des cours dans les collèges et les lycées secondaires, en signe de protestation contre le refus du ministère de tutelle de satisfaire les revendications des enseignants. «La réunion de la commission administrative de la fédération prévue pour le 27 février devrait décréter de nouvelles actions de protestation contre l'atermoiement du ministère. Dans ce cadre, plusieurs options sont à l'étude, dont une nouvelle grève d'une durée plus longue et la suspension des cours », a souligné le secrétaire général-adjoint de la Fédération générale de l'enseignement secondaire, Fakhri Smiti. Le responsable syndical a rappelé que le recours aux grèves constitue le dernier recours face au manque du sérieux des représentants du ministère lors des négociations avec la partie syndicale. «Jusqu'ici les représentants du ministère n'ont fait que jeter la balle dans le camp de la présidence du gouvernement en affirmant que la satisfaction de la plupart des revendications des enseignants n'est pas du ressort du ministère», a-t-il fait remarquer, indiquant que la seule proposition concrète avancée par le ministère concernait l'augmentation de l'indemnité de contrôle des examens de 20 dinars. La fédération générale de l'enseignement secondaire, réclame notamment l'application de un accord conclu avec le ministère en octobre 2011 qui préconise le classement de l'enseignement comme étant un métier pénibles et ouvre de la sorte à tout enseignant âgé de 55 ans et ayant une ancienneté de 30 ans de service la possibilité de partir volontairement à la retraite. Elle appelle aussi le ministère de l'Education et celui de la Jeunesse et des sports à revoir à la hausse les indemnités spécifiques des enseignants dont la situation matérielle s'est dégradée à la suite de mesures fiscales contenues dans la loi des finances 2018. La fédération rattachée à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) dénonce aussi l'absence de toute volonté de procéder à une réforme profonde et concertée de l'éducation et la dégradation des infrastructures. Selon les données de la fédération, quelque 480 établissements scolaires nécessitent une intervention urgente et immédiate et plus de 30% des foyers universitaires et secondaires ne répondent pas aux normes en vigueur en matière d'hébergement. Du côté du ministère de l'Education, on estime que les revendications du syndicat sont «excessives» au regard de leur répercussions financières énormes en ces temps de fortes pressions sur les finances publiques, tout en réaffirmant la prédisposition des autorités aux négociations. A noter que des associations représentant les élèves, les parents et les éducateurs ont tiré la sonnette d'alarme sur les répercussions néfastes l'escalade programmée par la partie syndicale. L'Association nationale des parents et éducateurs a ainsi appelé la fédération générale de l'enseignement secondaire à faire prévaloir la raison, à faire preuve d'un sens de responsabilité et à privilégier le dialogue pour surmonter les problèmes en suspens. L'association tunisienne des parents et élève a, quant à elle, noté que toute mesure de protestation qui affecte l'intérêt de l'élève contribuera directement ou indirectement à la détérioration du niveau de l'enseignement en Tunisie à l'heure où le pays cherche à gagner la bataille de la croissance économique et de la justice sociale.