Le secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Nouredine Taboubi a déclaré, hier, que "le gouvernement se sert du dossier de l'enseignement secondaire pour dissimuler son échec", ajoutant qu'"'il est le seul responsable de la conjoncture actuelle que connait le pays". S'exprimant lors du 8e congrès de l'union régionale de Tozeur, Taboubi a fait savoir que la crise du secteur de l'enseignement secondaire sera l'objet de la réunion de la commission administrative nationale qui se tiendra dans les heures à venir, dénonçant le fait que le gouvernement ait accusé la centrale de vouloir décréter une année blanche". "L'UGTT est attachée à la sécurité du pays et poursuivra son soutien aux revendications du secteur de l'enseignement secondaire", a-t-il ajouté. S'agissant des dossiers en suspens tels que celui des travailleurs des chantiers ou ceux relatifs aux mécanismes de l'emploi et des fichés par la police, le responsable syndical a souligné que le gouvernement adopte la politique d'atermoiement face au traitement de ces dossiers. "Les dossier des majorations salariales et des pensions de retraités tardent encore à être réglés", a-t-il ajouté, estimant que cela met en question la crédibilité des négociations. La centrale syndicale reste ouverte aux réformes dans tous les secteurs afin de préserver la pérennité des institutions publiques, leur compétitivité et leurs contributions au budget de l'Etat, a-t-il insisté. De son côté, le secrétaire général de la Fédération générale de l'enseignement secondaire, Lassad Yacoubi, a indiqué hier, dans une déclaration aux médias, que le gouvernement qui refuse les négociations, a déclaré ainsi une guerre contre l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et tente vainement d'intimider les enseignants en menaçant d'effectuer des prélèvements sur les salaires. Yacoubi a souligné l'engagement du syndicat de préserver les examens nationaux et l'année scolaire qui, a-t-il dit, sont intouchables, accusant le gouvernement de vouloir créer des tensions entre enseignants et parents. Lors d'une visite effectuée au lycée Mohamed Bouthina à Hammamet alors qu'une grève observée depuis mardi dernier dans les différents collèges et lycées, Yacoubi a appelé le gouvernement à affecter les montants relevés sur les salaires des enseignants pour effectuer des travaux d'entretien dans les établissements éducatifs publics dont l'infrastructure est délabrée. Le gouvernement diabolise les enseignants et ignore les légitimes revendications qui ne sont pas seulement financières, a notamment affirmé Yacoubi. L'Union Patriotique Libre (ULT) a, pour sa part, tourné le couteau dans la plaie et a dénoncé, dans un communiqué publié hier, la détérioration de la situation éducative avec une poursuite d'arrêt des cours dans les différents collèges et lycées. L'ULT accuse le gouvernement, qui selon la même source, est incapable d'établir un dialogue avec son partenaire social à savoir la fédération générale de l'enseignement secondaire. L'ULT signale à ce propos le climat de tension dans les rangs des enseignants et des familles tunisiennes qui reflète l'absence d'une vision claire de l'Etat pour examiner cette situation et surmonter la crise. l'ULT accuse également le ministère de l'éducation d'avoir raté une opportunité pour résoudre le problème en imposant des conditions afin de reprendre le dialogue. La fédération générale de l'enseignement secondaire avait décidé d'observer une grève depuis mardi 17 avril 2018 dans les différents collèges et lycées.