Après plusieurs semaines de crise, le ministère de l'Education nationale a entamé, hier lundi, les négociations avec la Fédération générale de l'enseignement secondaire. Des négociations portant sur les revendications syndicales des enseignants qui réclament, entre autres, une augmentation salariale et la classification de leur profession sur le tableau des métiers à risque ce qui inclut un changement au niveau du système de la retraite des enseignants. Chose promise, chose due pour le gouvernement qui a exigé que la Fédération mette fin à toutes ses protestations pour que les négociations débutent. Ainsi, et une fois les notes des élèves remises à l'administration et les cours repris, les négociations ont suivi leur cours pour un résultat qui sera certainement annoncé d'ici quelques jours. Anticipant la probabilité de voir les revendications de ses collègues rejetées, le secrétaire-général de la Fédération, Lassaad Yakoubi a déclaré que l'année scolaire courante ne connaîtra aucun autre mouvement et que toute nouvelle forme de protestation attendra la semaine prochaine. Réagissant à cette annonce, le secrétaire-général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a affirmé que tous ceux qui considèrent que le recul de la Fédération représente une victoire pour le gouvernement n'étaient que des idiots. Et d'ajouter que la centrale syndicale a désormais besoin d'un grand nettoyage interne faisant référence à la désobéissance de la Fédération la semaine dernière. Toutefois, et pour le secrétaire-général adjoint de l'UGTT, Bouali Mbarki, Taboubi n'a, à aucun moment, visé les dirigeants de la Fédération générale de l'enseignement secondaire, en expliquant que l'UGTT doit impérativement passer par une période de purge et de restructuration. Bouali Mbarki a expliqué que la déclaration de Taboubi ne doit pas être sortie de son contexte général qui visait tout syndicaliste ou tout dirigeant qui ne respecte pas les traditions et les règles de la centrale syndicale affirmant que tout dépassement et toute entrave du règlement intérieur met son auteur devant l'obligation de répondre de ses actes. Entre les accusations et les menaces de Taboubi et les vaines tentatives de Mbarki, il est facile de conclure que l'atmosphère interne de l'UGTT passe par une zone de haute tension entre un secrétaire-général qui tente d'imposer son autorité et des affiliés qui lui cherchent la petite bête. Taboubi a été présidé par Houcine Abassi qui, lui, avait mené un mandat presque sans faille imposant, à chaque occasion, à ses camarades respect et fermeté. L'actuel secrétaire-général de la centrale syndicale, dont le mandat survient dans une condition délicate où l'économie nationale est au bord du gouffre, est aujourd'hui appelé à se concentrer plus sur son mandat syndical pour mettre de l'ordre dans sa cuisine interne. Cependant, Taboubi a un autre rôle qu'il doit assumer ; celui de l'un des principaux signataires du pacte de Carthage qui est en train de déterminer l'avenir du gouvernement mais aussi celui du pays. Cette implication politique a d'ailleurs amené certains à conclure que l'UGTT est aujourd'hui plus un parti politique, le premier du pays selon certains, qu'une organisation syndicale qui cherche les acquis des siens et la garantie d'une paix sociale dans le pays.