Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), Nouredddine Taboubi, a rassuré mercredi, en réaction à la crise qui ébranle le secteur de l'enseignement secondaire, qu'il n'est pas question d'une année blanche. «Nous souhaitons, a-t-il dit, que le gouvernement et le ministère de tutelle soient conscients de l'ampleur des difficultés enregistrées dans le secteur de l'enseignement public». La centrale syndicale a lancé un dialogue afin de parvenir à des solutions prenant en considération les droits des enseignants et les réformes à introduire au niveau de l'école publique, a ajouté Taboubi dans une déclaration aux médias. Intervenant en marge de l'ouverture, à Hammamet, des travaux de la 11e session du congrès de la Fédération générale de l'enseignement supérieur, Taboubi a annoncé que les négociations sociales et la situation générale du pays figureront parmi les principaux axes des travaux de la prochaine commission administrative nationale de l'organisation syndicale, prévue ce dimanche 11 mars. Evoquant les négociations sociales, qui démarreront au mois d'avril prochain, Taboubi a souligné l'impératif de distinguer la position de l'Union envers le gouvernement et les négociations sociales, affirmant que ce sont deux processus différents. Les informations véhiculées à propos de la relation tendue entre le gouvernement et l'Union n'ont aucun rapport avec les négociations sociales, a encore précisé Taboubi, rappelant l'impératif de souligner la différence entre ces deux questions. La centrale syndicale n'est certainement pas au-dessus de toute critique, a signalé Taboubi, ajoutant que l'Union ne reculera pas pour confronter les difficultés sans toutefois interférer dans les responsabilités d'aucune partie. De son côté, le secrétaire général de la Fédération générale de l'enseignement secondaire, Lassaad Yaacoubi, a déclaré, hier à la TAP, que le communiqué publié, par le ministère de l'Education fixant la date du 12 mars 2018 comme date limite de remise des notes à l'administration « n'a pas de sens » puisque les enseignants sont tenus, a-t-il dit, à respecter les décisions du syndicat en continuant à retenir les notes du premier semestre de l'année scolaire en cours. Il a ajouté que la Fédération générale de l'enseignement secondaire met en garde le ministère contre toute mesure d'escalade qui sera accueillie par une autre escalade de la part des enseignants qui ne respecteront pas le communiqué du ministère en l'absence d'un accord qui satisfait les deux parties. Selon Yaacoubi, l'appel du ministère en faveur de la remise des notes et de la tenue des conseils de classe, en dépit du maintien de la décision relative à leur boycott, vient illustrer son refus de s'asseoir à la table des négociations et de choisir la voie de l'escalade. Il a souligné, dans ce contexte, qu'une seule réunion s'est tenue entre le syndicat et le ministère la veille du mouvement de protestation des enseignants observé début février 2018, qualifiant cette réunion de « vide de tout contenu » en ce sens que le ministère n'avait formulé aucune proposition sérieuse en ce qui concerne le parcours des enseignants, s'est dérobé à ses responsabilités face à leurs droits légitimes et n'a pas appelé à une deuxième réunion de dialogue.