«Les entreprises publiques ont causé à l'Etat une perte de 7 milliards de dinars durant la période qui s'étale de 2014 à 2016 », affirme Tarek Cherif, Président de la confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT). Certains experts et financiers ont qualifié l'entreprise publique Tunisienne de « gouffre finanicer permanant », vu l'accumulation des signes inquiétants d'essouflement, marqué notamment par la baisse des recettes et le surendettement de la majorité de ces entreprises. Cette situation est la conséquence de plusieurs facteurs endogénes et exogénes, dont notamment, les difficultés de recouvrement des créances, sur- effectifs, erreurs de gestion, concurrence internationale et dévalorisation du dinar. Dans ce cadre, une conférence-débat portant sur « l'actualité, les enjeux et les perspectives de l'entreprise publique tunisienne » a été organisée hier par la de la confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT). Entamant le débat, le Président de la confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT), Tarak Cherif a dévoilé des chiffres qui ont disent long, sur la réalité douleureuse des entreprises publiques. « Ces entreprises ont causé à l'Etat une perte de 7 milliards de dinars durant la période qui s'étale de 2014 à 2016, et n'ont contribué qu'à 9,5% du PIB en 2016. La communauté nationale a contribué a u cours de cette période au renforcement de l'exploitation et de l'investissement dans les entreprises publiques à hauteur de 11 609 millions de dinars, alors que la masse salariale dans ces entreprises a atteint 11 240 millions de dinars en 2016. Il y a tout une panoplie de solutions pour sauver les entreprises publiques : la restructuration, le Partenariat Public Privé (PPP), l'ouverture de capital et enfin la privatisation. La situation actuelle ne permet pas à l'Etat de supporter plus des pertes financières annuelles et répétées des entreprises publiques », a indiqué le président de la CONECT. 5 entreprises sont à l'origine d'une baisse de 89% des revenus des entreprises publiques D'un autre côté, Noureddine Hajji, directeur général du Cabinet d'audit Ernst & Young a présenté une étude sur le rendement des entreprises publiques, réalisée en 2016. Il a indiqué ainsi que les chiffres et les statistiques de 2017 relatifs à ces entreprises publiques ne sont pas encore affichés. L'étude qui a porté sur 92 entreprises publiques, sur un total de 212 sociétés, fait ressortir que 5 entreprises sont à l'origine d'une baisse de 89% des revenus des entreprises publiques, il s'agit du groupe chimique, de Tunisie Télecom, de la société El Fouledh, de la compagnie des phosphates de Gafsa et de la société tunisienne d'activités pétrolières. Le directeur général, chargé du suivi de la productivité des entreprises publiques à la présidence du gouvernement : Chokri Hassine a indiqué que la dégradation de la situation des entreprises publiques est expliquée par la baisse de leurs résultats nets cumulés de 1176 MD en 2010, à moins de 1116 MD en 2016. Par ailleurs, il a encore évoqué la hausse de la masse salariale dans ces entreprises, passant de 2 580 MD en 2010 à 4000 MD en 2016. Et d'ajouter que le nombre d'employés dans les entreprises publiques est passé de 94 mille en 2010 à 190 mille en 2016.