Les tractations de dernière minute ont été très difficiles entre le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et l'Union des professeurs universitaires et chercheurs tunisiens (Ijaba), mais elles ont finalement abouti à un accord qui met fin à une grève administrative menée depuis le début de l'année en cours La crise qui couvait depuis le début de cette année entre le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et la controversée Union des professeurs universitaires et chercheurs tunisiens (Ijaba) a été désamorcée in extremis ce jeudi 7 juin après une montée d'escalade entre les deux parties qui n'augurait rien de bon, notamment d'une année blanche pour des milliers d'étudiants. En effet, et devant la menace brandie par le ministère de tutelle de suspendre les salaires des professeurs chercheurs, Ijaba a riposté par une autre menace qui consistait à porter une première plainte contre le ministère en question auprès du tribunal administratif et une seconde plainte devant l'Organisation mondiale du travail (OIT) contre le gouvernement tunisien. Un précédent qui en dit beaucoup sur la pugnacité et le jusqu'au-boutisme de la partie syndicale. Les discussions de dernière minute avaient été fructueuses et il n'est plus question d'une année blanche dans pas moins de 103 établissements universitaires. Il est à noter, en effet, que les mouvements de contestation n'ont pas été observés dans toutes les universités, notamment par les adhérents de la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique relevant de l'Ugtt. Ijaba satisfaite des termes de l'accord Dans sa déclaration au journal La Presse, le coordinateur général d'Ijaba, Zied Ben Amor, a expliqué que les accords conclus entre les deux parties vont permettre l'augmentation de 0.75% du budget de l'Etat alloué au ministère de l'Enseignement supérieur, ce qui donne environ 270 millions de dinars. Il a qualifié d'excellente cette augmentation qui va être étalée sur trois ans et sera consacrée au domaine de la recherche scientifique, l'amélioration de la situation financière des enseignants chercheurs après révision de leur statut. Il a été conclu aussi l'ouverture des concours pour le recrutement des titulaires de doctorats après un gel de trois ans et qui était censé se poursuivre jusqu'à 2021. Outre ces mesures, il y a eu accord sur la participation de la partie syndicale Ijaba aux travaux des commissions de réforme du statut des enseignants universitaires chercheurs. Zied Ben Amor a souligné que la partie syndicale a pris en considération les intérêts des étudiants et a fait des concessions après une réunion qui a duré du matin jusqu'à la rupture du jeûne. Il a tenu à féliciter les enseignants chercheurs de ces acquis, qualifiant de «très important» l'accord conclu entre les deux parties, ce qui est de nature à contribuer à redorer le blason de l'université publique dans le pays. Créée en octobre 2011, Ijaba s'autoproclame comme « un syndicat national démocratique, apolitique et indépendant » qui milite pour «démocratiser l'université et faire valoir les revendications ajournées des universitaires. Il vise à restituer aux enseignants la place qu'ils méritent dans la société et à réhabiliter l'université tunisienne en la rehaussant au niveau des standards internationaux».