Fitch Ratings a annoncé hier avoir confirmé les notes de défaut émetteur à long terme en devises étrangères de la Tunisie à "B+" avec perspective négative. La note de la Tunisie est plombée par une dette publique et extérieure élevée et croissante, reflétant de larges déficits jumeaux, une croissance économique modérée et une dynamique de réforme peu dynamique dans un contexte de tensions sociales et politiques, explique l'agence. Selon Fitch, la révision de la perspective à négatif reflète les pressions accrues sur les finances extérieures et la grande incertitude entourant la capacité du gouvernement à faire avancer les politiques requises pour réduire les déséquilibres macroéconomiques au milieu du mécontentement social et des tensions politiques. "Le rebond des cours du pétrole et le resserrement des conditions de financement en dollars américains sur les marchés internationaux augmentent les risques de dégradation des finances publiques et extérieures de la Tunisie", estime l'agence. Fitch met en garde contre la crise politique et les pressions inflationnistes Par ailleurs, Fitch prévoit que la dette extérieure nette atteindra 75,6% du PIB en 2019, soit presque le double de son niveau cinq ans plus tôt. La croissance du PIB augmente graduellement et atteindra en moyenne 2,7% en 2018-2019, en hausse par rapport à 1,5% en 2016-2017. L'agence affirme que le tourisme rebondit après la crise qui a suivi les attentats terroristes de 2015, grâce à l'amélioration de la sécurité. La production agricole devrait connaître une forte croissance et la reprise de la demande extérieure soutient l'activité manufacturière. "À moyen terme, la crise politique, les pressions sur le pouvoir d'achat et la hausse des coûts des intrants vont de plus en plus peser sur la demande intérieure", prévoit Fitch.