Lors d'un point de presse tenu, hier, à Tunis, le ministre des Affaires locales et de l'environnement, Riadh Mouakher, a annoncé l'interdiction générale des sacs en plastique à usage unique, à compter du 1er janvier 2020, ajoutant qu'un décret dans ce sens sera prochainement publié, après avoir obtenu l'avis favorable du Conseil de la concurrence et du Tribunal administratif. Cette mesure qui vise la protection de l'environnement et de la santé des citoyens, cadre parfaitement avec le thème « combattre la pollution plastique » choisi cette année par les Nations Unies pour la journée internationale de l'environnement célébrée le 5 juin et dont la Tunisie a fait également la journée nationale de l'environnement. Selon les explications fournies par le ministre, cette interdiction générale a été décidée à la lumière d'une large concertation avec la profession et d'une étude sur la situation des sacs en plastique et des entreprises qui les produisent en Tunisie, réalisée par un bureau indépendant. Elle va dans le sens des mutations du marché international tandis que plusieurs pays africains se sont déjà engagés dans cette voie, outre les pays industrialisés. Un représentant de la chambre des producteurs du plastique était présent à la rencontre. D'après l'étude signalée, la quantité des sacs en plastique à bretelle dont notamment les sacs à usage unique, écoulée annuellement sur le marché intérieur est énorme, atteignant 4,2 milliards de sacs alors que les estimations précédentes donnaient le chiffre d'un milliard. Or, le nombre des entreprises régulières qui les produisent s'élève à 46, employant à peine mille personnes, au total, de sorte que l'impact social du secteur n'est pas tellement important tandis que la matière première est totalement importée de l'étranger. Il existe également de nombreuses entreprises anarchiques irrégulières. Aussi, il a été calculé que 20 mille tonnes de plastique sont transformées annuellement en sacs en plastique à bretelles dans le pays . Les parties prenantes ont convenu de mettre en œuvre des mesures d'accompagnement au profit des industriels de manière à les aider à migrer vers d'autres produits alternatifs amis de l'environnement, comme les sacs en plastique biodégradable, en engageant des projets de mise à niveau de leurs unités de production, notamment en ce qui concerne les procédés de production. Les types de sacs en plastique visés par l'interdiction sont les sacs à usage unique ayant une mince épaisseur (inférieure à 40 microns) et une contenance égale ou inférieure à 30 litres, les sacs en plastique oxo dégradable, les sacs en plastique ayant une concentration élevée en métaux lourds et les sacs non étiquetés.