Encore un vendredi noir dans la bande de Gaza, où les soldats israéliens ont tiré à balles réelles et usé de grenades lacrymogènes sur des manifestants palestiniens à la frontière, entrainant la mort de quatre d'entre eux et blessant 120 personnes par balles. La manifestation correspondait au jour d'Al Qods, une journée organisée en Iran chaque année pour dénoncer la mainmise israélienne sur la Ville sainte. Le bilan continue de s'alourdir depuis le premier vendredi de la "Marche du grand retour", mouvement initié par des palestiniens, le 30 mars dernier, qui protestent chaque vendredi à la frontière israélienne. Des manifestations lourdement réprimées par l'armée israélienne: 129 Palestiniens ont été tués entre l'enclave côtière palestinienne et Israël depuis le début des émeutes, d'après des sources hospitalières. Aucun soldat ni civil israélien n'a été blessé au cours de ces manifestions. Si l'armée précise qu'il y avait plus de 10.000 manifestants le long de la clôture, le Hamas estime pour sa part qu'ils étaient au nombre de 70.000. Cerfs-volants vs tirs de roquettes Interrogé par Le Monde, un dirigeant du Hamas assure qu'à Gaza, tout le monde souhaite éviter une escalade militaire contre Israël et ses tirs de roquettes. Les manifestants palestiniens envoient des dizaines de cerfs-volants enflammés ou chargés en explosifs de l'autre côté de la frontière, un arsenal rudimentaire pas vraiment au goût de l'armée israélienne qui riposte par balles et utilise des drones pour intercepter les objets volants, qui ont provoqué de lourds incendies sur les plaines israéliennes, brûlant 18 kilomètres carrés de terres agricoles et de forêts. Une réunion d'urgence de l'Assemblée générale de l'ONU a été convoquée et se tiendra mercredi à partir de 20 heures. Une initiative qui viendrait de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) et de la Ligue arabe, selon une source diplomatique. Au cours de cette session, un vote devrait être demandé sur une résolution condamnant Israël sur le modèle de celle qui avait vu, il y a une semaine, les Etats-Unis utiliser leur droit de veto au Conseil de sécurité, selon des diplomates. Sauf qu'à la différence des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité, celles approuvées par l'Assemblée générale n'ont pas de valeur contraignante.