Fathi Jarray, président de l'Instance nationale pour la prévention de la torture a indiqué mardi que les mauvais traitements dans les centres de détention de la police et de la garde nationale se poursuivent. Cependant, a-t-il affirmé, les cas de torture ont considérablement diminué dans les prisons. Malgré cela, a-t-il regretté, l'Etat associe les actes de torture à des faits de violence et de maltraitance et non pas à des cas de torture. Pour mettre fin à la torture dans les prisons, la société civile doit faire preuve de vigilance, recenser les atteintes et faire pression sur l'exécutif pour barrer la route au despotisme, a-t-il soutenu, lors d'une manifestation organisée à la Cité de la culture, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de soutien aux victimes de torture. Le rapport de l'Instance nationale pour la prévention de la torture a été présenté lors de la manifestation. Dans un sondage réalisé par l'instance sur la perception qu'ont les Tunisiens de la torture, 40% des sondés l'associent à une agression physique, 19% à une injustice, 7% à une dictature et 5% à une atteinte aux droits humains. Au moins 14,4 % des sondés indiquent avoir subi des mauvais traitements et de maltraitance et 3,3% d'actes de torture de la part d'agents de la fonction publique. D'après le sondage, 76,4% des Tunisiens estiment que les actes de torture sont commis par les agents des services de renseignement, tandis que 20% considèrent qu'ils sont commis par des agents pénitentiaires. Il ressort également du rapport, que 66% des Tunisiens estiment que les actes de torture ont diminué depuis 2011, alors que 34% croient qu'ils ont pris de l'ampleur depuis 2011.