N'eût été l'énergie, l'investissement britannique en Tunisie aurait compté pour presque rien, cependant que, de l'avis des experts britanniques eux-mêmes, la Tunisie a de quoi intéresser les investisseurs outre-Manche C'est probablement la raison pour laquelle a été signé , le 2 décembre à Tunis un accord de partenariat entre l'institution British Expertise (anciennement BCCB), principal organisme du secteur privé britannique pour les entreprises britanniques offrant des services professionnels sur le plan international et l'Association nationale des cabinets de consultants et des ingénieurs-conseils (ANBEIC) . Cet accord vise à jeter les fondements d'un partenariat dynamique entre les deux organisations pour l'intérêt mutuel de la Tunisie et des Entreprises britanniques et d'une coopération plus étroite dans les domaines de construction et d'ingénierie au Maghreb, en Afrique et dans le monde. Le Chef exécutif de cet organisme M. Graham Hand était, la semaine dernière, à Tunis pour donner un début d'application à cet accord .Et l' Ambassadeur du Royaume-Uni en Tunisie., M. Alan Goulty a souligné que la visite de ce dernier "permettra d'élargir les horizons de la coopération économique entre les deux pays. Et qu'elle ne manquera pas de se traduire par des résultats concrets " , notant que la coopération n'est pas un processus à sens unique. Sans donner l'impression d'aller vite en besogne, le diplomate britannique a annoncé , au cours d'une conférence de presse , que la Middle East Association organisera une Journée de la Tunisie dans le courant du mois de mai prochain à Londres et que le programme de cette manifestation comprendra la signature d'accords commerciaux. L'ambassadeur britannique a noté , à cet égard, que la visite de M. Abdewaheb Abdallah, Ministre des Affaires étrangères, la semaine prochaine à Londres "marquera, à son tour, un grand pas en avant sur la voie du renforcement des relations bilatérales entre la Tunisie et le Royaume-Uni" .
Dans l'expectative Invité à évaluer les entreprises tunisiennes, M.Graham Hand s'est refusé , pour sa part, à fournir la moindre évaluation notant qu'il sera en mesure de le faire , dès lors qu'il sera instruit du comportement , des performances et des résultats de ces entreprises. Il n'en a pas moins fait observer que la Tunisie présente le profil d'un pays ayant le potentiel d'attirer davantage d'investissements étrangers , relevant l'avantage qu'il y a , pour les Entreprises britanniques de faire des affaires en Tunisie, rappelant que son rôle se limite à recommander aux entreprises britanniques à investir dans le pays
Pour autant, il ne s'est pas empêché de reprocher aux Entreprises tunisiennes de trop focaliser sur leur partenaire traditionnel et de longue date , la France, leur recommandant de se tourner vers d'autres partenaires pour attirer un surcroît d'investissements étrangers , affirmant, au passage, que la Grande-Bretagne veut mettre en place une coopération directe sans passer par l'intermédiaire français. Au demeurant, il a souligné que les Entreprises britanniques sont désireuses de voir la Tunisie faire office de plateforme pour leur présence en Afrique du Nord. M. Hand a mis en relief l'importance du Royaume-Uni « l'un des meilleurs partenaires économiques » rappelant que la Grande-Bretagne est leader dans le domaine de la construction, ce qui comprend la construction d'aéroports, les stades, voies ferrées, ports, et 'autres , et que, sur les dix meilleures sociétés d'ingénierie dans le monde, cinq sont Britanniques.
Le patronat britannique en lice La mission de la British Expertise a coïncidé avec la visite en Tunisie de M. Gary Campkin, Chef de la Division internationale de la Confédération de l'industrie britannique (CBI, Organisation des employeurs britanniques) , venu pour des rencontres et des entretiens avec de hauts responsables de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et Artisanat (UTICA) et des chefs d' entreprises tunisiennes. La visite a permis à M. Campkin de mieux se familiariser avec tout ce qui touche à la coopération et le partenariat entre le Royaume-Uni et la Tunisie et de prendre connaissance. des projets d'infrastructure dans le pays . Cette visite qui témoigne de l' intérêt croissant des entreprises britanniques pour la coopération avec la Tunisie, fait suite à celle de M. Hédi Djilani, Président de l'UTICA, à la CBI, à Londres. Mohamed LAHMAR
Des lendemains pometteurs ? De part et d'autre , l'espoir est partagé de voir le partenariat tuniso-britannique accéder à un palier qui réponde à la réalité des opportunités qu'il recèle , si bien que seules 82 entreprises anglaises se sont jusqu'à ce jour installées dans le pays dont 14 opérant dans les services. On cite , à ce propos , la réussite de certaines d'entre elles , notamment le groupe British Gaz, ce qui constitue un facteur encourageant pour attirer davantage d'investisseurs anglais. Il est vrai que la modestie des échanges commerciaux entre la Tunisie et la Grande-Bretagne est imputable , pour l'essentiel, au manque de connaissance de la part des hommes d'affaires anglais du marché tunisien et des indicateurs économiques du pays ainsi qu'à l'absence de communication et de rencontres entre les parties concernées dans les divers secteurs. Voilà pourquoi les exportations britanniques vers la Tunisie évaluées au cours des huit premiers mois de 2007 à 68,1 millions de £ ont régressé de 32 % par rapport à la même période en 2006 tandis que les importations britanniques évaluées à 102 millions de £ au cours des huit premiers mois de 2007 ont régressé de 2,2 % par rapport à la même période en 2006.