La direction technique nationale innove avec l'instauration d'une nouvelle formule de championnat en Nationale A. Une formule entérinée par le Bureau fédéral sans consultation préalable des techniciens qui y sont concernés. Mérité dans la mesure où aucun responsable de section de section n'a osé contester une formule unique dans les annales du handball de la planète exception faite du Bahreïn selon Riadh Sanaa qui a vécu cette expérience. Le coup d'envoi du championnat nouvelle version sera donné le samedi 22 septembre avec un total de 16 équipes scindées en quatre poules de 4 équipes chacune. Une première phase en aller – retour. Une deuxième phase marquée par un play off réservé aux deux premières équipes de chaque poule et un play out impliquant les deux dernières classées de ces mêmes poules. L'essentiel est de parvenir à une phase finale au terme de laquelle sera connu le champion de l'exercice 2018 – 2019. Nous aurons l'occasion d'y revenir avec plus de détails. Passons à présent aux réactions que nous avons pu recueillir auprès de techniciens fortement impliqués dans le domaine du handball. Certains ont préféré ne pas prendre position, nous tairons leurs noms, pour le moment du moins. R. B. A Néjib Ben Thayer «Je m'attendais plutôt à une Nationale A à 10 équipes» L'entraîneur de l'Espérance ST a commencé par nous faire savoir qu'il n'a pas été consulté au sujet de cette mesure consistant à opter pour un championnat à 16 clubs avant de poursuivre : « Je pense que mes autres collègues sont dans la même situation. Mon avis ne doit pas à ma connaissance, être différent dans la mesure où, cette mesure que je qualifie de « batarde » va porter un coup dur à notre compétition à quelques mois du prochain Mondial. Pour la simple raison qu'à la veille de ce rendez-vous du Danemark, les internationaux, toutes équipes confondues, n'auront joué aucun match de très bon niveau. En l'absence de derbies et de rencontres entre équipes qui affichent les mêmes ambitions. Je reste plus que persuadé que ceux qui ont opté pour cette décision l'ont fait à des desseins connus par tous ceux qui vivent la situation que traverse au jour qu'il est le handball tunisien. Il me reste à souhaiter que le handball tunisien et par voie de conséquences notre équipe nationale n'auront pas à subir les retombées de cette inactivité de neuf semaines qui sera imposée aux équipes de cette supposée Nationale A à 16 équipes. Au lieu des dix que nous avons été parmi ceux qui ont appelé à son institution ». Rafik BEN ARFA Mongi Bannani «L'amélioration de la compétition ne rime pas avec semblable mesure» « J'exerce depuis quelque temps en Libye où je compte y retourner dans le court terme. Cela ne m'empêche pas de continuer à suivre avec intérêt le supposé développement d'un sport qui faisait la fierté du sport national. Reste à ajouter que le mot développement ne rime malheureusement pas avec cette mesure consistant à opter pour un championnat impliquant 16 équipes scindées en quatre groupes de quatre équipes chacun. Deux mois pour le déroulement d'une première phase sans le moindre intérêt car contrôlée par les habituelles forces en présence. Deux mois d'attente pour aboutir à la reprise d'un championnat qui gagnera en intérêt mais ce seront encore une fois les équipes aux conditions précaires qui en feront les frais. A l'image de l'AS. Téboulba qui s'est séparé de la quasi-totalité de ses joueurs.» Rafik BEN ARFA Riadh Sanâa «Une formule couronnée de réussite au Bahreïn mais avec 12 équipes seulement» Contrairement à Néjib Ben Thayer, l'entraîneur du Club Africain a été contacté par le directeur technique de la FTHB, non pour le convier à une réunion traitant de la nouvelle formule à mettre en route, mais pour lui communiquer ses différentes étapes. « J'ai eu à vivre cette expérience au Bahreïn où je suis allé exercer comme entraîneur a enchaîné Riadh Sanaa. Une expérience couronnée de réussite dans la mesure où la fédération bahreïnie a opté pour deux groupes de six équipes chacun. Avec en final un play off et un play out âprement disputés. Je pense que seize équipes scindées en quatre groupes de quatre équipes chacun pour notre Nationale A est quelque peu exagéré dans la mesure où cette solution portera préjudice à la qualité du handball qui sera pratiqué pendant une période qui débutera en douceur. J'aurais préféré deux groupes de huit équipes chacun pour permettre à quelques équipes de se frotter aux habituels favoris de la compétition. La situation étant ce qu'elle est, il nous faudra attendre l'après Mondial 2019, période qui coïncidera avec le coup d'envoi du play off et du play out pour espérer être mieux servi». RBA Raouf Ben Samir «J'en veux plutôt aux clubs qui ont laissé faire» « Cela fait plus de trois décades que je suis impliqué dans le handball national et international. Je m'attendais à tout sauf à cette décision consistant à opter pour un championnat à 16 équipes scindées par-dessus le marché en quatre groupes de quatre équipes chacun. Personnellement, je n'en veux pas à la fédération et encore moins à sa direction nationale technique mais j'en veux aux clubs qui ont accepté cette formule sans broncher. D'autant plus qu'à ma connaissance, ils n'ont pas été consultés à ce sujet si mes informations sont exactes dois-je ajouter. J'ai la nette impression que cette décision traîne derrière elle moult interrogations dont en premier lieu se prémunir des réactions émanant des clubs souvent mis en veilleuse. Ces derniers n'ont pas caché qu'ils auront leur mot à dire lors de la prochaine assemblée élective de la FTHB. On ne peut pas être plus clair. A vrai dire, il fallait plutôt un bon début de compétition en Nationale A à quelques semaines du Mondial d'Allemagne et du Danemark. Mais aller le faire savoir à des membres fédéraux qui ont d'autres intérêts à préserver. » Rafik BEN ARFA Chédly El Gaïed «Une formule condamnée à l'échec» « Il faut bien être de mauvaise foi pour taire cette décision émanant d'un bureau fédéral qui a plutôt cherché à faire « plaisir » à des clubs qui doutaient de la gestion approximative d'une compétition nationale qui perd de sa notoriété au fil des saisons. Déjà avec 12 équipes en Nationale A, les prétendants au sacre final étaient connus bien avant le coup d'envoi de chaque saison dans la mesure où les forces en présence étaient inégales. Qu'est ce qui va changer avec seize équipes scindées en quatre groupes de quatre équipes chacun sinon un parcours qui sera marqué par moult dérapages et réclamations. Que va-t-on attendre d'un championnat qui connaîtra une assez longue trêve à l'occasion du Mondial de 2019 avec des équipes soumises à plus de deux mois d'inactivité ? J'ai cherché en vain pour savoir si d'autres fédérations nationales ont opté pour ce genre de formule. Une formule condamnée à un échec sans le moindre doute. Rendez-vous fin mai prochain. »