Pour les professionnels, l'arrière-saison est importante .Particularité de l'hôtellerie : la bonne météo peut allonger la durée du séjour. Depuis plusieurs années, septembre est un bon mois. Quel est donc le profil de ces touristes tardifs ? Dans un hôtel de Hammamet, deux estivantes âgées d'une cinquantaine d'années savourent le franc soleil et le calme absolu. «On vient chaque année en cette période de l'année. On restera ici quinze jours. L'arrière saison, c'est fantastique. Les gens sont beaucoup plus avenants, plus disponibles». À quelques mètres de là, une dizaine de russes. « Moi, j'évite la haute saison. C'est infernal. Stressant. On était les uns sur les autres. Ce ne sont pas des vacances. Ici, c'est tout l'inverse. Moins de touristes et plus accueillant». A Hammamet, la majorité des restaurateurs et des commerçants jouent la carte de l'après-saison. À Nabeul, « la demande de courts séjours est de plus en plus forte. Il faut s'y adapter», indique un hôtelier. L'accueil de groupes, aussi, fait l'objet d'un soin particulier. On le sait, la Tunisie et le soleil font bon ménage. «Qu'importe, les gens qui viennent ici hors-saison le savent. Ils veulent se ressourcer. Profiter du bord de mer et du grand air. Et ça, on peut le leur offrir. Afif Kchouk, Président de l'observatoire du tourisme tunisien, estime qu'au vu des performances à fin août, et à quatre mois de la fin de cette année; la Tunisie pourrait atteindre les 8 millions de touristes et le milliard d'euros de recettes en devises en 2018; à condition, de bien réussir, de réussir l'arrière saison, c'est à dire les quatre mois qui restent. «Les hôteliers s'attendent déjà à un retour massif des marchés tunisien et algérien, avec des visiteurs qui veulent profiter de quelques jours de vacances avant la rentrée scolaire; et surtout après la rupture causée par l'Aïd et les déconvenues du mauvais temps du mois d'août. Quant aux marchés européens, ses réservations pour les mois de septembre et octobre s'annoncent bonnes. Elles sont mêmes en train de s'améliorer. Et cette tendance est générale, notamment avec les marchés français et russe. Mais cette amélioration n'est possible qu'au prix d'une baisse des tarifs, au détriment de la qualité du service et de la nourriture; mais aussi de la rentabilité des entreprises dont les recettes arrivent à peine à payer les salaires, les fournisseurs et l'énergie. Aucune visibilité n'est, pour le moment, possible pour le mois de novembre, à part un regain d'intérêt pour le tourisme saharien et des escapades de weekend pour le tourisme local. Il faut attendre la 2eme quinzaine de décembre pour assister à une reprise. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer cet optimisme. Tout d'abord, la destination Tunisie n'est pas chère. C'est une destination bon marché de point de vue qualité-prix. Elle pourra concurrencer les pays émergents comme la Turquie, le Maroc et la Croatie, surtout pour le balnéaire. En dépit de réservations tardives et de la concurrence de destinations moins chères, les réservations pour septembre et octobre s'annoncent bonnes. Une reprise qui devrait être soutenue par une offre renouvelée des TO, qui accordent une plus large place aux produits thématiques. «L'arrière-saison prend de l'ampleur». Un constat partagé par un hôtelier d'Hammamet qui indique que «l'arrière-saison attire de plus en plus de monde. La clé du succès de cette période auprès d'un public d'habitués : des tarifs avantageux, la tranquillité par rapport au rush estival, mais aussi un service forcément plus qualitatif apporté à des clients moins nombreux dont on a le temps de chouchouter", explique Paul Nicolas, un Français fidèle à la destination