« La prochaine étape sera marquée par la mise en place du conseil stratégique qui aura pour mission de mettre en œuvre tant les stratégies nationales que les plans de développement. La première réunion se tiendra avant la fin de 2018, en vue du suivi des résultats du forum international sur les Partenariats Publics-Privé », indique le Chef du Gouvernement Le coup d'envoi du Forum international sur les PPP a été donné hier à Tunis. En partenariat avec la Commission générale pour le PPP, la Société Financiére internationale, un membre du groupe de la Banque Mondiale, la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) et le ministére tunisien du Développement, de l'investissement et de la coopération internationale. 250 investisseurs tunisiens et étrangers y assistaient. 33 projets d'une valeur totale dépassant les 13 milliards de dinars ont été présentés lors du Forum. Ces projets couvrent des secteurs fondamentaux tels que l'énergie, les infrastructures, les transports, la logistique… Cet événement coïncide avec la finalisation du cadre législatif relatif aux PPP. C'est l'occasion aussi de discuter de la préparation des études techniques des projets présentés. Le coût total des projets présentés estimé à deux fois et demie le budget consacré à l'investissement chaque année Prenant la parole, Zied Lâadhari, ministre du développement, de l'investissement et de la coopération internationale a déclaré que nous souhaitons faire de ce forum, un forum pour les investisseurs et avec les investisseurs. Et d'ajouter : « La Tunisie est un pays qui croit au secteur privé. Ce forum ne s'agit pas d'une éniéme conférence sur les PPP, mais plutôt d'une approche qui vise à accélérer l'implémentation et la réalisation des projets PPP que la Tunisie vient de présenter. Ce forum est principalement dédiè aux bailleurs de fonds qui leur servira à présenter et chercher des financements pour les projets inscrits dans le plan quinquennal 2020. Les projets réalisés dans le cadre du PPP resteront à la propriété de l'Etat et ne seront en aucun cas privatisés. Le coût total de ces projets, dont une partie démarrera avant la fin de l'année en cours, est estimé à 13 milliards de dinars soit deux fois et demi le budget consacré à l'investissement chaque année». Un événement portant sur les PPP dans les collectivités locales en cours de préparation En outre, Laadhari a précisé que la Tunisie lance 33 projets dans la foulée et nous estimons réaliser ces projets de PPP dans les plus brefs délais. Et d'indiquer : « Nous sommes en train d'organiser un événement avec les municipalités sur les PPP dans les collectivités locales. Nous pensons que les PPP représentent un outil innovant qui pourrait permettre aux municipalités, récemment installées, d'avancer sur ce terrain. ». L'Etat seul ne pourra pas prendre en charge l'ensemble de financement de ces projets D'un autre côté, Pierre Heilbronn, Vice-Président de la BERD a exprimé la ferme volonté de renforcer notre soutien au programme de développement de la Tunisie pour 2016-20. « J'espère que ce Forum sur les partenariats public privé sera une réussite. On évalue le déficit d'infrastructure en Tunisie à 28% du PIB. L'Etat seul ne pourra pas prendre en charge l'ensemble de financement de ces projets. Il est évident que le secteur privé doit être sollicité. Notre institution considére que l'investissement joue un rôle très important dans la réduction des inégalités dans le pays. C'est pour cela que nous sommes à la disposition des autorités tunisiennes pour accompagner toutes les étapes : financement et expertise». Une enveloppe de 500 millions de dollars sera accordée par l'IFC D'autre part, Mouayed Makhlouf, Directeur pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord de la société financière internationale (IFC) a souligné que l'IFC est prête à accorder un financement de 500 millions de dollars de son propre capital à la Tunisie, outre la possibilité de tripler ce montant grâce aux partenariats de l'IFC avec les bailleurs de fonds. D'ici 2019, le déficit public atteindra 3,9% Lors de son allocution, le chef du Gouvernement a déclaré que les indices économiques se sont améliorés par rapport à 2016, « On clôtura l'année en cours avec un déficit public qui atteint 4,9% alors qu'il était à 7% en 2016. Nous ambitions d'absorber encore plus pour s'établir à 3,9% en 2019 », a-t-il précisé. De même, le chef du Gouvernement a souligné que la prochaine étape sera marquée par la mise en place du conseil stratégique qui aura pour mission de mettre en œuvre tant les stratégies nationales que les plans de développement et dont la première réunion se tiendra avant la fin de 2018, en vue du suivi des résultats du forum international sur les Partenariats Publics-Privé. Signature de deux mémorandums d'entente En marge des travaux du Forum sur les partenariats public privé (PPP), deux mémorandums d'entente visant à définir un cadre de coopération dans les domaines de la promotion du Partenariat Public privé(PPP), ont été signés. Le premier accord est signé entre le ministère du développement, de l'investissement et de la coopération internationale, l'Instance Générale de Partenariat Public Privé (IGPPP) et la Banque africaine de développement (BAD). Son objectif est de définir un cadre de coopération dans les domaines de la promotion du PPP en Tunisie. Le deuxième mémorandum d'entente, signé entre les ministères des Finances, du Développement, de l'Investissement et de la Coopération Internationale, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) et l'Instance Générale de Partenariat Public Privé (IGPPP), s'inscrit dans le cadre de l'appui en matière de préparation des projets PPP, et plus particulièrement les études de faisabilité. Khouloud AMRAOUI Ahmed El Karam, président de l'association professionnelle tunisienne des banques et établissements financiers (APTBEF) : « Nos banques se rapprochent d'une manière exhaustivedes standards internationaux» Le Partenariat Public Privé (PPP) est une stratégie de financement des projets productifs qui s'impose à la Tunisie pour plusieurs raisons. Tout d'abord, l'Etat Tunisien a des contraintes budgétaires qui ne lui permettront pas de réserver un montant important pour financer les gros investissements publics. Or, ces investissements sont indispensables pour améliorer le climat des affaires. C'est pour cela qu'on doit recourir au PPP. Mais, le PPP implique trois partenaires : l'Etat, des investisseurs tunisiens ou étrangers et également des bailleurs de Fonds de financement. Donc, il faudrait un équilibre entre les intérêts des trois parties. De même, il faut que les banques tunisiennes soient consolidées davantage afin de pouvoir développement cette dynamique. Il est urgent de mettre en place des techniques pratiques et fonctionnelles du PPP. En ce qui concerne la situation des banques pour cette année en cours, elle s'améliore d'une année à l'autre. Nous sommes entrain d'appliquer les régles des Bâles II et III. Donc, nous nous rapprochons d'une manière exhaustive des standards internationaux. En revanche, ce qui nous bloque un peu c'est l'abscence de la liquidité. Laquelle liquidité se trouve accaparée par le marché paralléle et c'est là où réside le problème. Notre défi majeur est de développer la liquidité.