Le rapport sur le financement des campagnes électorales des municipales sera publié en décembre prochain Jusqu'au 26 juillet dernier, seulement 803 listes électorales sur un total de 2074 ont présenté des états financiers à la Cour des comptes La démocratie est difficile à prendre place, dans un pays qui souffre d'une aussi grande crise économique et financière que la Tunisie et même les élections et leurs résultats font l'objet de doutes concernant leur crédibilité, avec, surtout, le silence de la Cour des comptes à propos des listes qui n'ont pas présenté leurs états financiers concernant les dépenses durant la campagne électorale pour les municipales. La loi est claire, au niveau des sanctions contre les partis et les listes indépendantes qui n'ont pas présenté les états financiers de leurs dépenses au cours de la campagne pour les précédentes élections municipales. Elle souligne que les fautifs peuvent faire l'objet de sanctions financières en plus de l'élimination des candidats élus, dans les circonstances douteuses. Pourtant, le rapport de la Cour des comptes qui demeure un peu flou concernant cette question et, depuis fin juillet, aucune information n'a été donnée concernant les partis et les listes indépendantes ou de coalition qui n'ont pas présenté les états financiers de leurs dépenses. Existe-t-il une certaine impunité pour certains fraudeurs ? Nous verrons-nous obligés d'être gouvernés par des fraudeurs ? C'est ce Qu'on peut comprendre des démarches entreprises et du fait qu'aucun élu municipal n'a été dépossédé de son poste. Un rapport sur le financement des campagnes électorales à l'occasion des municipales 2018 sera publié en décembre prochain, a annoncé hier le premier président de la Cour des comptes, Néjib Gtari, à l'issue de son entretien avec le chef du gouvernement Youssef Chahed. Selon un communiqué de la présidence du gouvernement, il a également déclaré avoir donné au chef du gouvernement un aperçu de l'état d'avancement des travaux de la Cour et plus particulièrement le processus d'élaboration du rapport annuel qui sera rendu public d'ici la fin de l'année 2018. Selon le premier président de la Cour des comptes, le chef du gouvernement a jugé indispensable de renforcer le contrôle financier des collectivités locales dans le cadre du programme du développement urbain et de la gouvernance locale. Gtari a saisi l'occasion pour saluer l'initiative du gouvernement de mettre un nouveau local à la disposition de la Cour des comptes. Ce nouveau bâtiment a permis de réunir les trois sièges centraux de la Cour des comptes en un seul local, a-t-il précisé. La Cour des comptes avait annoncé le 27 juillet dernier la prolongation jusqu'au 6 août dernier des délais de dépôt des relevés des comptes bancaires ouvert au titre de la campagne électorale et d'un état des recettes et des dépenses de l'ensemble des listes ayant participé aux élections municipales. Jusqu'au 26 juillet dernier, la Cour des comptes n'a reçu que les relevés des comptes de 803 listes électorales sur un total de 2074. La magistrate à la Cour des comptes, Fadhila Gargouri, avait indiqué le 8 août dernier qu'une décision sera rendue en premier ressort pour appliquer des sanctions financières à l'encontre de 139 listes électorales ayant participé aux élections municipales du 6 mai dernier pour non-dépôt de leurs états financiers. Mais qu'en sera-t-il pour les autres sanctions, où devons-nous accepter le fait accompli ? Les 139 listes, dont 90 ont obtenu au moins 3% des suffrages exprimés et des sièges au sein des conseils municipaux n'ont pas présenté un état financier dans les délais impartis fixés au 6 août 2018, avait expliqué la magistrate dans une déclaration à l'agence TAP. Des amendes seront infligées à toutes les listes qui n'ont pas déposé leurs états financiers dans les délais prévus, de même que sera prononcé la déchéance de leur mandat, avait-elle prévenu. Mais, entre les menaces, sans aucun moyen pour arrêter l'hémorragie des infractions, à tous les niveaux, pour la Cour des comptes, il y a tout un ravin difficile à combler.