Le Temps - L'opinion publique s'interroge sur la concomitance entre l'audition du ministre de l'Intérieur, lundi dernier, à 14H00, et l'attentat-suicide qui a failli coûter cher, mais qui a fait, uniquement, une vingtaine de blessés, 15 membres des forces de sécurité et cinq civils. Dans le pays de toutes les rumeurs, cette coïncidence apparait suspecte, surtout qu'on ne parle plus de la date fixée pour permettre aux députés de poser des question au ministre chargé de la sécurité du pays, après un attentat dans l'un des points les plus névralgiques du pays. Le ministre de l'Intérieur est revenu à la sauvette au siège du département, pour suivre le déroulement des opérations de secours, avant que la séance d'écoute ne commence à l'ARP, et il est facile d'imaginer qu'elle a été retardée, à cause de l'absence de quorum. Ces développements ont semé la suspicion de l'opinion publique et il n'y a qu'à voir les réseaux sociaux pour imaginer la déception des citoyens à propos de la « Chambre noire » du ministère, ainsi que l'organisation parallèle des frères musulmans. D'ailleurs, la député de Nidaa Tounès et membre de la commission d'enquête sur réseaux d'envoi des jeunes tunisiens dans les zones de troubles et de conflits, Fatma Mseddi, qui est actuellement adulée en tant que femme à poigne et qui n'a pas froid aux yeux, n'a pas manqué d'affirmer qu'il y a des preuves de l'existence de deux députés d'Ennahdha qui font partie de l'organisme secret de ce mouvement toujours suspect, soulignant que la commission va œuvrer pour dévoiler la vérité. Elle a, en outre expliqué qu'elle comptait poser des questions à ce sujet, au ministre de l'Intérieur, si ce n'était l'attentat-suicide qui avait obligé le ministre à quitter les l'Hémicycle. Le climat de suspicion qui règne, à cause de la langue de bois dans les communiqués officiels et du flou qui entoure tous les événements malheureux dans le pays trouve, toujours, quelqu'un pour l'alimenter, à tort ou à raison. Dans ce sens, Ghazi Chaouachi (Front populaire), membre du bureau de l'ARP a indiqué que le bureau a examiné, jeudi, une demande présentée par 80 députés, pour interroger le ministre de l'Intérieur et celui de la Défense nationale à propos des accusations proférées par le Comité de défense des affaires des assassinats de Chokri Bélaïd et Mohamed Brahmi. Chaouachi a expliqué à la correspondante de la radio Jawhara FM que le bureau a décidé le report de cette demande, tout en signalant le refus d'Ennahdha d'organiser cette séance d'audition avec les deux ministres.