– Beaucoup d'argent circule dans les contrats faramineux pour l'acquisition de moyens de transport, et il semble que certains responsables malhonnêtes n'ont pas laissé passer cette aubaine… et il a fallu du temps pour commencer à faire le ménage, alors que les informations circulaient depuis longtems. Pourquoi ce silence complice des pouvoirs publics et pourquoi a-t-on attendu, aussi longtemps pour dévoiler le pot-au-roses, alors que les jeux sont faits et que les fournisseurs doivent être payés, quelles que soient les conditions ? Seule la justice tranchera dans l'affaire relative à l'acquisition de plus de 494 nouveaux bus par la Société des transports de Tunis (TRANSTU), a indiqué le ministre du transport Radhouane Ayara, précisant que ce contrat d'acquisition pourrait être résilié. Il a ajouté, lors de sa réponse, à des questions posées par le député Imed Daimi, lors d'une séance d'audition, tenue hier, à l'ARP, qu'une commission constituée à la présidence du gouvernement examine la possibilité d'annuler le reste des dispositions de ce contrat, surtout que la Transtu a déjà réceptionné un certain nombre de bus. "Par ailleurs, un rapport sur les pannes détectées dans ces bus a été communiqué à l'Instance supérieure de contrôle administratif et financier et une enquête d'investigation a été ouverte sur la conclusion de ce marché". "Trois grandes infractions ont été détectées par l'inspection générale du ministère, dont le dossier de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT), pour l'achat de pièces de rechange inutiles, et celui de Tunisair technics, pour une utilisation injustifiée de certaines pièces de rechange", a ajouté Ayara. Le ministre a mis l'accent sur l'impératif de rationaliser les achats de la TRANSTU et de faire l'inventaire du stock en équipements. D'après Daimi, cette affaire sera remportée par le fournisseur, surtout que l'administration a laissé plusieurs lacunes à exploiter dans ce dossier, relevant, par ailleurs, que les financements consacrés à l'achat des pièces de rechange ne reflètent pas l'état des moyens du transport qui circulent dans le pays, notamment avec l'arrêt récurent des bus. Les questions du député Mourad Hamaidi ont porté, également, sur l'appel d'offres en ce qui concerne l'acquisition de 6 équipements maritimes de traction au profit de l'Office national de la Marine Marchande et des Ports (ONMMP) mais aussi sur la sévérité des conditions techniques pouvant exclure les entreprises tunisiennes de la participation. Dans ce cas, le ministre du transport a fait savoir que tous les marchés conclus dans le domaine du transport, surtout pour le transport maritime, comprennent des conditions en conformité avec les règles internationales, au moins au niveau technique. Il a relevé que l'appel d'offres concernant ce marché (6 équipements) a été annulé, puisqu'il a été soupçonné, après avoir reçu des plaintes indiquant que les conditions demandées s'adressent à un investisseur précis. Ce marché a un coût très élevé, à telle enseigne que le gouvernement refuse de le livrer à n'importe quel investisseur. En ce qui concerne la régularisation de la situation de 10 cas dans la direction régionale du transport au Kef, Ayara a déclaré que sept d'entre eux ont été retenus en tant que candidats à un concours, vu que la loi interdit le recrutement direct. Le reste seront traités au cas par cas.