L'agriculture tunisienne a le vent en poupe, tant en ce qui concerne les indicateurs de production pour la saison précédente 2017/2018 que sur le plan des perspectives pour la nouvelle saison 2018/2019, selon un exposé détaillé fait, mardi 13 novembre, par le ministre de l'agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, Samir Bettaieb, lors d'un point de presse tenu au siège du ministère. Malgré tous les problèmes, à peine effleurés par le ministre, et quoique ce ne soit pas toujours l'agriculteur ni le consommateur qui en profitent, c'est toujours bon pour le pays quand le secteur agricole va bien. Outre l'irrigation du sol stressé par la sècheresse des trois dernières années, les fortes précipitations ayant arrosé l'ensemble des régions en septembre, octobre et novembre, ont permis d'accroître les réserves d'eaux des barrages, sans toutefois les remplir totalement. Le barrage de Nabhana qui était presque à sec a vu ses réserves portées à 18 millions mètres cubes, tandis que le barrage de Sidi Barrak dont les réserves ont été portées à 273 millions mètres cubes, est aujourd'hui à 95% plein. S'agissant des indicateurs de production, pour cette saison (2018/2019), la production des agrumes, concentrée principalement dans le gouvernorat de Nabeul, est estimée à 440 mille tonnes, risquant de connaitre des difficultés d'écoulement, comme ce fut le cas lors de l'avant dernière saison, celle de 2016/2017 qui avait enregistré une production record de l'ordre de 516 mille tonnes. Elle a dépassé la demande nationale alors que les exportations restent centrées sur la variété des maltaises qui ne représente que 135 mille tonnes, contre 110 mille tonnes pour la variété Thomson. La production des dattes notamment celles de la variété supérieure de Deglet Nour, est également très bonne pour cette saison 2018/2019. Elle est estimée à 290 mille tonnes dont 230 mille tonnes de Deglet Nour. Durant la saison précédente 2017/2018, les quantités de dattes tunisiennes notamment de Deglet Nour exportées ont atteint 127 mille tonnes générant des recettes de l'ordre de 748 millions dinars. Pour cette saison 2018/2019, les opérations d'exportation ont commencé, mais encore à faible échelle. Selon le ministre, toute la production de la palmeraie de Tozeur dans la région du Jérid avait été vendue sur pied depuis le mois de juin. Mais, c'est essentiellement la production d'huile d'olive qui tient le haut de gamme en matière d'exportations, avec des recettes atteignant 2023 millions dinars (un milliard et 23 millions dinars), pour les quantités exportées durant la saison 2017/2018 jusqu'au mois de septembre 2018. Quelques 210 mille tonnes avaient été exportées sur une production atteignant au total 325 mille tonnes, alors que celle de la nouvelle saison 2018/2019 est estimée entre 130 mille et 140 mille tonnes. Le ministre a passé en revue les dispositions prises pour assure le bon déroulement de la saison des grandes cultures au cours de cette nouvelle saison 2018/2019. En effet, la production des céréales reste un point faible de l'agriculture tunisienne, car elle dépend trop des conditions climatiques. Pour la nouvelle saison, les perspectives sont prometteuses, de ce point de vue, de sorte que 1330 mille hectares ont été programmées pour l'ensemencement dont 614 mille pour le blé dur, et presque autant pour l'orge. Les agriculteurs et les céréaliculteurs se sont attelés, également, à la tâche. Ils ont commencé tôt les labours et la passation des commandes en matière de semences sélectionnées et d'intrants agricoles, ce qui a créé une pression au niveau de l'offre, selon le ministre. En matière de phosphate, les besoins sont évalués à 25 mille tonnes dont seulement près de 14 mille tonnes ont été offertes jusqu'à présent. Il en va de même du diammonium phosphate, dit DAP dont les besoins atteignent 85 mille tonnes alors que 53 mille tonnes seulement ont été offertes. Les besoins en ammonitre sont estimés à 200 mille tonnes alors que près de 23 mille tonnes seulement ont été offertes. Les réserves en ammonitre dont dispose le groupe chimique tunisien s'élèvent à 93 mille tonnes environ. L'offre en semences sélectionnées ne répond pas encore à la demande. Des efforts supplémentaires sur ce plan devraient être consentis afin d'assurer le succès de la nouvelle saison des grandes cultures, à la lumière des bonnes conditions climatiques prévalentes.