D'abord, nous n'avons nullement l'intention de minimiser ni la valeur , ni la compétence du duo « Kanzari-Okbi » chargé de veiller sur les destinées de l'équipe de Tunisie. D'ailleurs, ces deux entraîneurs ont fait leurs preuves dans les clubs. Seulement , il y a une grande différence entre une équipe et une sélection. En effet, nous demeurons toujours convaincus de la gaffe commise par la FTF, en se séparant, injustement, de Faouzi Benzarti, une aubaine pour le WAC, de récupérer le technicien tunisien. Nous considérons que les arguments présentés par le Bureau Fédéral pour justifier, un tel limogeage, ne peuvent aucunement être plausibles, d'autant plus qu'il avait déjà entraîné la majorité écrasante des joueurs et pourtant, personne , parmi eux n'a rouspété, ni revendiqué quoique ce soit. Une telle décision prise en pleines éliminatoires de la CAN et après trois victoires successives à l'actif du sélectionneur limogé , ne pouvait ne pas laisser des traces. Vendredi à Alexandrie, les séquelles de cette décision ont été perceptibles, non seulement au niveau de la composition de l'équipe rentrante mais aussi au niveau du schéma tactique. A titre d'exemple, Chaouat, lancé dans le bain par Benzarti et qui a montré sa valeur, dès sa première apparition, a été étrangement laissé sur le banc. Le buteur sfaxien ne vient-il pas d'être choisi, meilleur joueur du mois ? Un autre exemple édifiant, un joueur comme Sraïri, aurait dû bénéficier d'une chance, dès l'entame de la rencontre. Un playmaker d'une telle technique et d'une pareille intelligence, méritant amplement d'être aligné dans l'équipe rentrante. En ce qui concerne le positionnement des défenseurs, Brown a donné un meilleur rendement au Mondial quand il occupait le flanc droit, alors le placer dans l'axe, a été à notre avis, une faute de jugement du staff technique. Ceci est d'autant plus vrai que Brown est très dynamique avec des montées permanentes sur le couloir droit ; puisque Bédoui est plus efficace dans l'axe. Néanmoins, le retour de Ferjani Sassi est venu à point. Le sociétaire d'Ezzamalek, auteur d'une passe lumineuse, à l'origine du 1er but de Sliti, a donné un meilleur équilibre, à la ligne médiane. Néanmoins Sassi a été mal épaulé par Skhiri et Khaoui qui tardent encore à justifier leur titularisation. Il faut dire également que le public tunisien n'est pas totalement et définitivement rassuré de rendement en dents de scie des joueurs tunisiens évoluant en France, comme Khazri et Sliti, même si le premier a frappé sur la transversale et le second auteur d'un doublé. On a l'impression qu'à chaque fois où ils évoluent en EN, ils perdent toute discipline, avec une monopolisation exagérée de la balle ou une passe mal calculée (tantôt courte, tantôt longue). Ce duo qui possède un bagage technique appréciable, aurait dû et pu exploiter sa qualité, au profit de l'équipe. Le jeu individuel peut être une bonne solution dans les duels un contre un, mais pas à tous les coups. Quand on se trouve entouré de deux ou trois défenseurs, la première chose à faire est de passer la balle. Bon, on n'est pas là pour donner des leçons, mais l'humilité en football est l'un des facteurs de réussite. En dépit de ces lacunes, la paire « Okbi- Kenzari », a préféré retirer Haddadi, pourtant, très actif sur le flanc gauche (un des meilleurs joueurs avec Ben Mohamed et le gardien Ben Mustapha) pour incorporer Srarfi. Ce changement a pénalisé le compartiment du milieu, car Ben Mohamed a été astreint à reculer, pour relever Haddadi, comme latéral gauche. Agressif, très vif, doté d'une excellente technique et d'une forte personnalité, Ben Mohamed a laissé un vide énorme, surtout dans la récupération de la balle. Normalement, il fallait garder Haddadi qui a donné pleine satisfaction et chercher une autre solution, surtout que la forme d'un bon nombre de joueurs, a été en demi-teinte. L'EN n'est pas une question de « noms » mais dépend de la forme des joueurs. La priorité doit être accordée aux plus méritants, ceux qui passent par une période faste. C'est pourquoi, nous insistons sur la nomination d'un nouveau sélectionneur, charismatique et suffisamment expérimenté pour les grandes batailles. Le copinage et les relations d'amitié n'ont pas de place quand il s'agit de l'intérêt national. Tout compte fait, la défaite face à l'Egypte n'est qu'un avertissement solennel, à quelques mois de la phase finale de la CAN 2019. Espérons que Wadii El Jerry et ses collaborateurs , au sein de la FTF, parviendront, un jour, à nous contredire !!