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«Une journée particulière»
Publié dans Le Temps le 14 - 12 - 2018

«Zokwezo» est une pièce bénino-suisse, d'après un texte de l'auteur congolais (Brazza) Julien Mabiala Bissila qui s'est, librement, inspiré du film «Une journée particulière» du cinéaste italien Ettore Scola. Une journée particulière entre une femme et un homme. Une Européenne (une Suisse) et un Africain subsaharien (un Béninois). Une rencontre portée par de bons comédiens.
«Zokwezo» (ou zo kwe zo) signifie en sängö, langue de la République centrafricaine, «tout être humain est une personne», «toute personne est une personne», ou encore «un homme en vaut un autre». «Zo kwe zo» étant, également, la devise de ce pays d'Afrique centrale. Etonnant d'avoir ce titre en sängö, alors que la pièce a été écrite par un Congolais de Brazzaville, à savoir Julien Mabiala Bissila, s'inspirant, librement, d'«Une journée particulière» du cinéaste italien Ettore Scola, et interprétée par une Suisse d'origine espagnole, Silvia Barreiros, et deux Béninois, Bardol Migan et Nicolas de Dravo Houénou. Une rencontre multicolore pour une rencontre haute en couleur entre une femme et un homme. Un bon jeu de comédiens pour porter cette pièce aux nuées.
Une femme. Un homme. Un homme. Une femme. Un duel, car tous les séparent sauf la solitude. Un duel qui se transforme en duo, dans une journée particulière où le président va se faire proclamer empereur. Cérémonie vers laquelle tout le monde s'est précipité. Sauf cet homme, Boulass (Bardol Migan), et cette femme, Delphine (Silvia Barreiros). Sans oublier le gardien de l'immeuble (Nicolas de Dravo Houénou).
Une coupure de courant. Un ordinateur qui ne répond plus. Et voilà Delphine chez Boulass. Elle est blanche. Il est noir. Elle a sonné chez lui et lui a sauvé la vie. Mais, elle ne le sait pas. Il ouvre. Elle lui parle, lui explique son problème. Et devant le mutisme de Boulass, lui lance s'il comprenait ce qu'elle disait.Comme si le jeune homme, de par la couleur de sa peau, était arriéré et inculte.
La «gouaille» de Silvia Barreiros
Et voilà que Delphine, femme mariée ayant quatre grands enfants, a envie de Boulass comme amant. Et Boulass a envie de Delphine comme amie. Une incompréhension de la part de Delphine. Elle a trouvé celui qui lui rendra ses sens de femme. Mais, il la repousse. Boulass lui avoue être «pédé». Tout cela sous le regard et surtout les oreilles du gardien de l'immeuble. L'histoire aurait pu être «24 heures dans la vie d'une femme»de Stefan Zweig. Elle est juste une journée particulière.
Delphine aurait pu rester une femme sans relief n'eût été la «gouaille» de la comédienne suisse d'origine espagnole Silvia Barreiros, rendant son personnage vaudevillesque. Delphine, femme d'expatrié, femme au foyer, se comporte comme presque toutes les expatriées : regard hautain et supérieur envers l'Afrique subsaharienne et les Africains, ayant presque une phobie d'eux. On pourrait la détester. Mais voilà, Silvia Barreiros a su incarner le personnage de telle manière que sa gestuelle faisait autant rire que le texte. Oui «Zokwezo» n'est pas une pièce où l'on se morfond sur les destins croisés de deux êtres. «Zokwezo» fait rire et doublement rire pour ceux des spectateurs qui connaissent bien et la culture européenne et la culture africaine subsaharienne, dans leurs généralités.
Un décor virtuel
Delphine les mimiques d'Européennes. Le gardien les mimiques africaines subsahariennes. Un gardien réactionnaire, qui peut admettre, à la rigueur, l'adultère mais pas l'homosexualité. Boulass entre les deux, fin, guindé mais sensible.
Nicolas de Dravo Houénou et Bardol Migan ont également assuré dans leurs rôles. Le premier de par son expérience de la scène. Le second de par sa volonté de rattraper son aîné.
Deux cubes étaient les seuls éléments permanents et réels de la pièce, sans tenir compte de la corde à linge et des draps qu'étendaient Delphine. Le reste du décor (les appartements de Boulass et Delphine, le toit) était des éléments virtuels, projetés sur trois panneaux. Pourquoi tourner lourd quand on peut tourner léger ?
Cette pièce coproduite et co-jouée montre que même si l'on appartient à des mondes différents, des cultures différentes, sur scène, les barrières s'affaissent.


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