Le citoyen est gavé de déclarations tonitruantes et, à les entendre, on est capable d'y croire et de penser qu'on est dans le meilleur des mondes possibles… Toutefois, la réalité est toute autre et il semble que les responsables n'ont pas les moyens de leurs ambitions, surtout que cela n'arrange pas certains partis politiques qui pensent exploiter un certain vide à leur profit. La bonne blague est venue du ministère des Affaires religieuses qui a annoncé à cors et à cris qu'il prépare une stratégie nationale visant à garantir la neutralité des mosquées durant les élections législatives et présidentielle de 2019, a déclaré, samedi, à Gafsa, Ahmed Adhoum, ministre des Affaires religieuses. Pourtant, il ne peut, lui-même, croire en cette promesses, surtout que c'est le mouvement Ennahdha qui mène, actuellement, la danse à sa guise, dans le pays et que, même, ses dirigeants sont montés au créneau, dans les mosquées, pour haranguer les foules. Certains dirigeant du mouvement islamiste sont allés jusqu'à accuser de mécréance ceux qui ne votent pour Ennahdha. En marge d'une conférence régionale sur la "Crise des valeurs et sa relation avec le terrorisme", à Gafsa, il a expliqué que cette stratégie sera fin prête dans les prochains jours, soulignant que "les Imams qui envisagent de se porter candidat à une élection quel qu'elle soit sera interdit d'accès au minbar". Et d'ajouter "cette mesure concerne aussi les fonctionnaires du ministère des Affaires religieuses afin de garantir la neutralité des mosquées". Cette promesse a été, tellement, rabâchée qu'on ne peut plus y croire, surtout après ce qui s'est passé, lors des élections municipales et les multiples infractions des imams qui n'avaient pas été sanctionnées. Pire encore, certains imams ne prennent pas de gants pour parler du djihad et des souffrances de la tombe, avec, parfois, l'apologie des décisions modernistes et démocratiques, et leurs plaidoyers pour les actes terroristes. Sur un autre plan, Adhoum a indiqué que la conférence s'inscrit dans le cadre de la politique de l'Etat en matière de lutte contre l'extrémisme et le terrorisme, précisant que le ministère a élaboré un guide dédié aux écoles coraniques, en collaboration avec le ministère de l'Education et celui de la Femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées, affirmant que "ces écoles (ou Koutabs) étant la première ligne dans la lutte contre le terrorisme". Selon Walid Dhouib, directeur régional des Affaires religieuses à Gafsa, cette conférence, qui s'est poursuivie dimanche, s'est tenue avec la participation des prédicateurs et des Imams venant de 7 gouvernorats du Sud du pays, à savoir Gafsa, Médenine, Sfax, Kébili, Tozeur, Gabès et Tataouine. Malheureusement, la Tunisie est loin du compte et la gangrène extrémiste et celle des marchands de la religion ne cessent de s'amplifier, face à une passivité suspecte du ministère des Affaires religieuses qui ne sévit pas pour imposer les principes républicains.