- Tout le monde s'implique et met la main à la pâte, surtout que c'est une urgence, pour rechercher des solutions à la crise sociale qui sévit, dans le pays, avec la menace d'une grève générale dans le secteur public et la fonction publique, le 17 janvier, ce qui fait craindre le début d'une année chaude. Dans ce sens, le président de la République est intervenu pour une nouvelle tentative, alors qu'aucune solution ne pointe à l'horizon. Lors d'une réunion qui a eu lieu vendredi au palais de Carthage et qui a été consacrée à l'examen des développements de la situation générale dans pays et de la crise socio-économique qui secoue le pays, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a souligné la nécessité de poursuivre le dialogue entre toutes les parties, à l'abri des calculs politiques étriqués et sur la base de l'intérêt national. En présence du président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), du Chef du gouvernement, du Secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), du président de l'Union tunisienne pour l'Industrie, le Commerce et à l'artisanat et des présidents des partis politiques et des blocs parlementaires qui soutiennent le gouvernement, le président de la République a fait état de la dégradation de la situation économique et sociale dans le pays qui, a-t-il regretté, a été accompagnée d'une montée de tension politique. Intervenant dans une conjoncture sécuritaire délicate jalonnée par des tentatives répétées d'affaiblir l'Etat et de menacer son intégrité, cette situation n'augure pas d'une sortie rapide de la crise et risque de conduire à d'autres dangers et défis, a-t-il averti. A ce propos, le chef de l'Etat a jugé indispensable de trouver des solutions radicales pour désamorcer la crise et de prendre des décisions courageuses et audacieuses pour redonner espoir aux Tunisiens, préserver le processus démocratique, protéger l'Etat contre les menaces qui le guettent et servir l'intérêt général du peuple. "Il n'y a d'allégeance qu'à la Tunisie", a-t-il lancé. Sur cette voie et dans un communiqué, le mouvement Ennahdha a dit suivre avec une "grande préoccupation et inquiétude "les mouvements de protestation sociale, observés dans les régions, appellent tous les acteurs concernés (gouvernement, partis et organisations" à présenter des propositions pratiques pour apaiser la tension. Le mouvement a salué "l'esprit de responsabilité" dont ont fait preuve les protestataires dans la plupart des régions, louant le "rôle positif" joué par les forces de sécurité dans la protection des mouvements pacifiques et la préservation des biens publics et privés. Rappelant sa position concernant le gouvernement, il a expliqué que "le pays a besoin de stabilité politique et gouvernementale". Il s'agit, selon le parti, de prendre les mesures économiques et sociales permettant d'alléger les charges des Tunisiens et de favoriser un climat aidant à l'investissement. Des propositions en attente de réponses "Des propositions concernant les majorations salariales dans la fonction publique ont été adressées à la centrale syndicale, lors de la séance de négociation tenue, hier mercredi, et nous attendons sa réponse", avait indiqué, jeudi, le chef du gouvernement, Youssef Chahed. Le ministre des Affaires Sociales, Mohamed Trabelsi a, pour sa part, fait savoir que la séance de négociations entre les deux parties a duré plus de 3 heures, précisant que l'UGTT a promis de les examiner. Concernant le dossier des professeurs du secondaire, Trabelsi a indiqué que les négociations qui se déroulent actuellement dans le secteur de la fonction publique concernent plusieurs secteurs dont l'éducation, la santé, les finances et la poste. Pour ce qui est du boycott des examens du secondaire, il a fait savoir qu'aucune partie n'a le droit d'exercer du chantage sur le gouvernement, ajoutant que toutes les parties sont tenues à assumer leurs responsabilités. Pour sa part, le secrétaire général de l'union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi a fait part de son souhait de parvenir à un accord concernant les augmentations salariales dans la fonction publique avant la date de la grève générale prévue le 17 janvier prochain dans le secteur public et la fonction publique. Taboubi a indiqué que la séance de négociations tenue, mercredi, demeure en deçà des attentes des agents de la fonction publique et de l'administration tunisienne et que la situation dans le pays ne peut plus supporter. Selon Taboubi, les Tunisiens sont les moins bien payés dans le monde selon le classement des salaires par pays dans lequel la Tunisie occupe la 102e place sur un ensemble de 115 pays, estimant qu'on ne peut parler de productivité ni de la valeur du travail face à une telle réalité. Le secrétaire général de la centrale syndicale a réitéré la détermination à poursuivre l'action de militantisme en dépit des tentatives visant à diaboliser l'UGTT.