L'échéance approche à grands pas et aucune signe d'espoir n'apparait dans le règlement de la crise des augmentations salariales dans la fonction publique, pour lesquelles l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a promis une grève générale, le 17 janvier 2019 « pas comme les autres ». Une réunion a eu lieu hier matin entre le chef du gouvernement, Youssef Chahed et le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Tabboubi, axée sur la crise sociale dans le pays. Les deux parties ont décidé de tenir une autre réunion vers la fin de la semaine en cours, lit-on sur la page Facebook de l'UGTT. Une autre réunion est prévue, aujourd'hui, entre le président de la République, Béji Caïd Essebsi et le secrétaire général de l'UGTT. Le dossier des augmentations salariales dans la fonction publique figure parmi les questions les plus importantes évoquées entre le chef du gouvernement et l'Union notamment après la décision prise par la commission administrative, le 24 novembre dernier, d'observer une grève générale dans le secteur de la fonction publique et le secteur public le 17 janvier 2019. L'UGTT avait annoncé lundi, la tenue d'une séance de négociations entre la centrale syndicale et le gouvernement demain, pour aborder la question de l'augmentation salariale dans la fonction publique et le secteur public. «L'UGTT est en train de préparer la grève générale de la fonction publique et du secteur public prévue le 17 janvier 2019. Cette grève sera différente de celle du 22 novembre 2018, étant donné que la situation générale dans le pays est assez tendue, voire explosive, à tous les niveaux», avait déclaré Taboubi, lundi, sur un ton menaçant. Le responsable syndical, qui s'exprimait lors d'un rassemblement organisé à l'occasion de la célébration du 8ème anniversaire du départ de l'étincelle de la révolution à Sidi Bouzid a indiqué qu'il est temps de trouver des solutions efficaces et d'accorder aux agents et cadres de la fonction publique une augmentation respectable, qui leur permettra de résister devant la flambée des prix. «La fonction publique est plus importante que les miettes dont on parle dans les coulisses», a-t-il martelé. Et d'ajouter : «Il faut exercer une pression positive sur les autorités pour qu'elles agissent fermement contre la contrebande et l'évasion fiscale, afin de dégager des ressources financières et de réaliser des projets concrets loin des discours fanfarons et l'échange inutile d'accusations». La commission administrative nationale de l'UGTT avait décidé le 24 novembre dernier, de décréter une grève dans la fonction publique et le secteur public le 17 janvier prochain en signe de protestation contre l'échec des négociations avec le gouvernement sur des augmentations salariales, indiquant que «le refus de l'exécutif d'accorder de majorer les salaires des fonctionnaires constitue aussi une obéissance aux diktats des bailleurs des institutions financières internationales et un renoncement à la souveraineté nationale. L'UGTT réclame, pour les 673.000 agents de l'Etat, des augmentations au moins égales à celles concédées cette année dans les entreprises publiques, qui vont de 45 à 90 dinars par mois. Selon le gouvernement, ces augmentations représentent un montant global d'environ 1,2 milliard de dinars, qui porterait la masse salariale de 14 à 17 % du PIB, à l'heure où les bailleurs de fonds, qui maintiennent la Tunisie à flot, appellent à maîtriser les salaires de la fonction publique pour ne pas aggraver le déficit budgétaire du pays. Le nouveau bras de fer entre le gouvernement et l'UGTT intervient dans une atmosphère politique délétère. Depuis plusieurs mois, la vie politique est en effet paralysée par des luttes de pouvoir acharnées entre le président de la République Béji Caïd Essebsi et le chef du gouvernement, Youssef Chahed.