Le coût total des augmentations salariales réclamées ne dépasse pas 1200 MD et non 2500 MD comme le prétend le porte-parole du gouvernement Le gouvernement a proposé le versement de la deuxième tranche des augmentations au mois de janvier 2020 sous forme de privilège fiscal, ce qui exclura les milliers de retraités de la possibilité de réajustement de leurs pensions La grève générale décrétée par la centrale syndicale signe de protestation contre l'échec des négociations avec le gouvernement sur des augmentations salariales au profit des fonctionnaires aura lieu aujourd'hui. C'est que gouvernement et l'Union générale du travail tunisien (UGTT) n'ont pas finalement réussi à couper la poire en deux à ce sujet. Les deux parties se sont rejeté les responsabilités de cet échec. Le porte-parole du gouvernement Le porte-parole du gouvernement, Iyed Dahmani, a déclaré, hier, que les retraités ne sont pas exclus des majorations salariales dans la fonction publique, assurant que les augmentations proposées par l'exécutif englobent les actifs et les retraités. Selon lui, le coût de la proposition de l'UGTT s'élève 2500 millions de dinars, tan disque le coût de la proposition du gouvernement oscille entre 1200 et 1300 millions de dinars. La centrale syndicale n'a pas tardé à qualifier ces déclarations d'«allégations mensongères», tout en assurant que le maintien de la grève générale vise à mettre fin à l'érosion inquiétante du pouvoir d'achat des salariés «Le coût total de proposition de l'UGTT concernant les majorations salariales dans la fonction publique ne dépasse pas 1200 millions de dinars et ce, contrairement à la déclaration du porte-parole du gouvernement Iyed Dahmani, qui l'a chiffre à plus de 2500 millions de dinars», a martelé le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Hfaïedh Hfaïedh, lors d'une conférence de presse tenue au siège de la centrale syndicale. Le responsable syndical a également indiqué l'UGTT a fait plusieurs concessions pour parvenir à un accord avec le gouvernement et éviter la grève générale, expliquant dans ce cadre qu'elle a accepté les deux tiers des augmentations perçus par les salariés du secteur public dans la fonction publique ainsi que leur versement au mois d'octobre 2019 au lieu du mois de mai. «Nous n'avons pas cependant accepté l'attachement du gouvernement à ce que la deuxième tranche des augmentations soit versée au mois de janvier 2020 sous forme de privilège fiscal (réduction des impôts) et ne soit pas comptabilisée dans la masse salariale ce qui exclura les milliers de retraités de la possibilité de réajustement de leurs pensions», a-t-il précisé, indiquant que cette forme de majoration des salaires formule épargnera les caisses sociales déficitaires d'un montant annuel de 200 millions de dinars. De son côté, le secrétaire général adjoint de l'UGTT chargé de l'information et porte-parole de l'organisation, Sami Tahri, a révélé que l'entretien tenu hier-matin entre le chef du gouvernement, Youssef Chahed et le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi «a duré que 3 minutes seulement et n'a porté ni sur les augmentations salariales ni sur l'annulation de la grève », estimant qu'il s'agit plutôt d'«une rencontre de complaisance». M. Tahri a d'autre part fait savoir que le gouvernement était en contact direct avec les responsables du Fonds monétaire international quelques minutes avant la réunion bipartite 5+5 tenue mardi après-midi, estimant que cela constitue une «atteinte à la souveraineté nationale». Le dirigeant syndical a par ailleurs indiqué que la commission administrative nationale de l'UGTT se tiendra ce samedi 19 janvier pour décider des prochains mouvements de protestation à observer après la grève générale du 17 janvier. «Nous avons constaté que le gouvernement semble pousser l'UGTT au maintien de la grève générale», tout en mettant en garde contre l'instrumentalisation de cette grève à des fins autres que l'intérêt des fonctionnaires.