Sami Tahri, membre du bureau exécutif de l'Ugtt, a annoncé, hier, lors d'une conférence de presse, la fin des négociations entre la centrale syndicale et le gouvernement, confirmant ainsi «définitivement» le maintien de la grève générale dans la fonction et le secteur publics prévue pour aujourd'hui. Le gouvernement avait pourtant fait, la veille, de nouvelles propositions qui amélioraient sensiblement le niveau des augmentations salariales qu'il était disposé à consentir. La nouvelle proposition, que l'Ugtt a considérée insuffisante, consistait en une majoration salariale mensuelle se situant entre 130 et 180 dinars selon la catégorie des employés, mais débloquée en deux tranches, la première à partir de la date du 1er décembre écoulé et la seconde à compter du 1er janvier 2020. Cette dernière prenant la forme d'un crédit d'impôt, c'est-à-dire d'une baisse de l'impôt dû par le salarié égalant la somme correspondant à l'augmentation convenue. Intervenant au micro d'une radio privée pour commenter la teneur du désaccord enregistré, le ministre porte-parole du gouvernement, Iyed Dahmani, a rappelé les différentes étapes du déroulement des négociations, montrant l'importance des efforts consentis par les autorités publiques qui se devaient de se limiter à une enveloppe conforme aux critères de bonne gestion budgétaire. Le ministre a démenti les propos du secrétaire général adjoint de l'Ugtt Sami Tahri faisant état de l'exclusion des retraités de ces augmentations, et a expliqué qu'une augmentation plus importante que celle proposée serait de nature à provoquer une dérive inflationniste qui hypothèquerait les efforts du gouvernement dans la lutte contre la cherté de la vie et la maîtrise des équilibres financiers et monétaires. Alors que les termes de la revalorisation consentie permettraient de renforcer la position de la Tunisie vis-à-vis de ses bailleurs de fonds et dans ses rapports de confiance avec le FMI. Dahmani a conclu ses explications en indiquant que les rapports avec l'Ugtt restent cordiaux et que les négociations allaient forcément se poursuivre après, quelle que soit la destinée de la grève. Une grève qui de toute façon n'apportera pas grand-chose en elle-même. Il a également indiqué qu'une nouvelle rencontre se tient — à l'heure de son intervention radiophonique — groupant Chahed et Taboubi. A propos de cette dernière rencontre, Sami Tahri a affirmé qu'il ne s'est agi que d'une réunion de complaisance ayant duré à peine trois minutes et que les deux parties n'ont débattu ni des négociations salariales ni de la grève. Le dirigeant syndical a lancé un appel aux fonctionnaires pour qu'ils se mobilisent et garantissent le succès de cette grève générale qui, a-t-il tenu à rappeler, concerne également les salariés des entreprises d'Etat, des offices et des établissements publics Quant au secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail, Hfaïedh Hfaïedh, il avait, dès mardi soir, déclaré à la chaîne nationale Wataniya 1 qu'il n'y avait plus aucune probabilité de retour aux négociations sociales dans la fonction publique, mais que l'Ugtt y a inclus, en guise de solidarité, les employés du secteur public, afin de lui attribuer un poids et une capacité de pression plus importants. Mais, comme conséquence directe, cela veut dire que diverses entreprises publiques seront concernées par le débrayage, dont probablement celles du transport public. Un facteur de paralysie additionnel.