La facture a été douloureuse pour la compagnie Tunisair qui, malgré les efforts, n'arrive pas à décoller. Les pertes subies par Tunisair sont estimées à environ 2 millions de dinars, a déclaré à l'Agence TAP, le PDG de la compagnie nationale, Elyès Mnakbi. Il a ajouté, hier, que la reprise des vols a été assurée normalement à partir de jeudi à minuit, conformément à la programmation de la compagnie aérienne Tunisair. Le PDG de Tunisair a rappelé que les passagers ayant réservé des vols, jeudi 17 janvier, date qui coïncidait avec la grève générale dans le secteur public et la fonction publique, auront la possibilité de modifier les horaires de leurs vols dans un délai d'une semaine et sans frais de modification. L'aéroport international de Tunis-Carthage avait enregistré, jeudi, une paralysie totale, en raison de l'échec des négociations avec le gouvernement sur l'augmentation salariale, Ainsi, tous les vols aériens à partir de et vers la Tunisie ont été annulés, à l'exception de ceux des supporters du Club africain, en direction du Caire. Un ralentissement de l'activité était perceptible devant la porte principale de l'aéroport, en absence des voyageurs qui se sont rassemblés devant les bureaux de Tunisair pour protester contre l'annulation de leurs vols, a constaté le journaliste de l'Agence TAP. Selon un communiqué de Tunisair publié, mercredi, la compagnie avait assuré qu'elle facilitera plusieurs vols de et vers la Tunisie, comptant sur la réussite de la décision de réquisition prise par le chef du gouvernement Youssef Chahed, sauf que les choses ne se sont pas passées comme prévu. Ainsi, les bureaux de Tunisair étaient vides dans l'aéroport de TunisCarthage, en l'absence des fonctionnaires décidés à mener la grève générale, sur décision de l'UGTT. Par ailleurs, la décision de réquisition de certains agents des ministères et établissements publics, pour rendre un minimum des services, n'a pas réussi dans l'aéroport de Tunis-Carthage. Un état de perturbation s'est manifesté parmi les voyageurs assis par terre devant les agences commerciales des compagnies de vol dans l'attente de recevoir un renseignement ou une information. Jormanou, un jeune tuniso-italien criait, furieux de l'absence des responsables pour lui fournir des renseignements sur son vol programmé vers Palerme. Le jeune homme a souligné, à l'agence TAP, avoir reçu une confirmation de l'agence commerciale de Tunisair, que son vol est maintenu à son horaire prévu. Mais, une fois, arrivé tôt le matin, comme le reste des voyageurs qui n'ont pas été informés de l'annulation de leurs vols, il a été choqué de l'annulation du sien vers l'Italie, en raison de l'échec de la décision du gouvernement de procéder à la réquisition des agents et le refus des agents de l'Office de l'aviation civile et des aéroports (OACA) de travailler. Les écrans d'affichage des vols sur lesquels a régné la couleur rouge, annonçant l'annulation des vols, révèlent l'ampleur des atteintes portées aux voyageurs qui se sont plaints du manque de respect à leur égard et de l'absence d'informations. De son côté, Saïd Labidi a, lui aussi, était stupéfait de l'annulation de son vol, prévu pour 10 h, vers la ville française de Nice, ce qui va le priver, a-t-il dit, de l'obtention d'une aide sociale s'il ne s'y rend pas au plus tard, aujourd'hui. Venant du gouvernorat de Siliana pour se rendre vers cette ville côtière du sud de la France, il a été fortement contrarié par cette situation, surtout en l'absence de renseignements concernant le remplacement de son vol par Tunisair. Bien que Tunisair ait annoncé à ses clients qu'ils auront la possibilité de modifier leurs horaires, durant une semaine et sans frais de modification, Labidi a souligné, dans une déclaration, à l'agence TAP, que les billets auraient dû être remplacés, le jour même, sur les lieux afin que les voyageurs n'aient pas à subir les contraintes de nouveaux déplacements.