* Le gouvernement est dans l'obligation de mobiliser des ressources financières nécessaires. Une mission difficile mais qui vaut vraiment le coup. Elyès Fakhfakh, le Chef du gouvernement a affirmé jeudi lors d'une séance plénière à l'ARP que la mise en place des mesures annoncées en Tunisie, nécessite réellement plus de 2,5 milliards de dinars. « On doit mobilier les moyens que ce soit à l'échelle locale ou internationale ». Le chef du gouvernement a mis l'accent lors de son intervention sur la chute dévastatrice prévue de la croissance à l'échelle mondiale, qui table sur une baisse de 11% de la croissance en Italie et de 9% en France. « Imaginons, l'impact économique sur la Tunisie », a-t-il précisé. Le conseil ministériel du 23 mars 2020 fait ressortir un ensemble de décisions dont principalement la transmission à L'ARP de projet de loi portant sur l'approbation d'un emprunt obligataire émis par la Banque Centrale de Tunisie (BCT) sur le marché international en faveur de l'Etat tunisien. Ainsi que, le projet de décret gouvernemental portant sur la suppression du ministère de la Fonction publique et un projet de décret gouvernemental portant sur la création du ministère de l'Energie, des mines et de transition énergétique. Dans ce contexte sombre et une perspective économique douteuse, serait-il préjudiciaux de sortir sur le marché international ? Telle est la question. Walid Ben Salah, expert-comptable, a déclaré au Temps Business & Finances, que l'émission par la BCT diffère de l'émission par l'Etat. « A priori la décision finale n'est pas encore prise. Il y aurait peut-être un changement. Ça sera probablement sur le marché national », a-t-il souligné. Mécanisme de refinancement nécessaire En ce qui concerne la mise en place des mesures, l'expert a noté que c'est à l'institution d'émission d'agir également en vue de soutenir l'effort de l'Etat et du secteur bancaire à travers l'injection de liquidités sur le marché et l'allégement des tensions de trésorerie sur le marché ainsi que la baisse du taux d'intérêt directeur et la limitation de son gap avec le TRE (taux de rendement de l'épargne) et le rééchelonnement des dettes sans conséquences fiscales et prudentielles. Ben Salah indique dans un Post Facebook, que « tant que l'obligation de report des échéances de crédits prévue par la circulaire BCT 2020-06, s'applique également aux sociétés de leasing et de factoring, la BCT doit créer un mécanisme de refinancement de ces sociétés, leur permettant d'honorer leurs engagements vis-à-vis de leurs bailleurs de fonds (remboursement d'emprunts obligataires, d'emprunts subordonnés, de lignes de financement locales et étrangères, etc…) et leurs fournisseurs (concessionnaires d'automobiles, de biens d'équipements, etc...). Sinon, elles seraient en difficultés financières insurmontables». Les méthodes de travail devront changer Toujours dans le contexte de la crise sanitaire actuelle que traverse le pays, et réagissant aux interventions des députés, lors d'une séance plénière à l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), consacrée sur la situation sanitaire dans le pays, le ministre des finances, Nizar Yaïch, a indiqué que la Tunisie se trouve face à deux guerres ; une guerre contre la propagation de coronavirus, et l'autre relative aux indicateurs économiques qui clignotent au rouge depuis longtemps. Il urge à l'heure actuelle de revoir les méthodes de travail pour surmonter les problématiques des finances publiques. La situation actuelle dans le pays est difficile. Le moment présent n'est pas aux tiraillements politiques ou partisans». Le ministre précise, également, qu'il est hors de question de reporter le remboursement des dettes du pays. Le secteur de la microfinance a décidé le report de paiement des échéances des crédits au profit de 450 mille clients, a fait savoir le ministre. Afin de bénéficier de ce délai de grâce, le ministre a rappelé que les clients sont appelés à contacter les institutions. 104 entreprises publiques déficitaires : un lourd fardeau S'agissant des entreprises publiques déficitaires, dont le nombre s'élève à 104 entreprises. Le ministre a souligné qu'en dehors d'un plan de restructuration pour sauver ces entreprises, toute nouvelle injection sera absorbé par les déficits cumulés colossaux de ces entreprises. « Du coup, on restera dans le même cercle vicieux », a-t-il ajouté.